Vic : La Feria del toro 2023

 

Reseñas : Vicente, photos www.photoslouise2z.com

Vic 6eme : Quand la boîte à musique s’enraye.

 

-Domingo Lopez Chaves (bleu pétrole et or) : salut, silence, salut

-Daniel Luque (framboise écrasée et or) : oreille, salut, silence

Comme le dit la chanson : « Un ami qui s'en va, ça ne se remplace pas, mon ami t'en fait pas, on se souviendra de toi ». Pour le départ de Domingo Lopez Chaves venu tant de fois guerroyer à Vic, le CTV lui a offert une despedida de lujo, avec le must des compagnons de cartel, Daniel Luque, et un élevage de renom et très attendu : La Rehuelga. Mais on préfèrera garder en souvenir d’autres paseos que ce dernier, où Domingo sembla déjà gérer sa préretraite et rendit une pâle copie de ce à quoi il nous avait habitué au cours de ses 13 précédents paseos vicois.

Le lot de La Rehuelga, de bonne présentation mais juste de force, laissa les aficionados sur leur faim, jusqu’à la sortie en piste du réserve en dernière position, le plus intéressant du lot.

Bonne réception au capote du toro d’ouverture par Domingo Lopez Chaves, avant deux piques sans bravoure. Domingo ménageant son toro enchaine les séries courtes, à mi-hauteur, mais le tout manque cruellement de transmission. Entière caida.

Premier tercio à nouveau sans expression de bravoure du Rehuelga. Dans la muleta de Domingo, le toro passe, repasse, mais le torero de Ledesma ne fit guère d’effort pour dominer son sujet. Pinchazos – demi – avis.

Après deux piques symboliques, Alvaro de la Calle fit le quite, beau geste maestro. Le Rehuelga commence à mordre la poussière au second tercio. Brindis de sa dernière faena à Vic au public. Malheureusement ce n’est vraiment pas de celles qui font des souvenirs. Demi trasera. Salut d’adieu.

On avait bien vu qu’une partie du public de ce lundi après-midi n’était pas le même que celui des corridas précédentes : celle-là venait voir Luque. Son Rehuelga poussa sous la première mais pas sous la seconde pique. Daniel Luque entama sa faena par des doblones qui mirent en ébullition les tendidos, mais l’émotion retomba vite. Techniquement pas grand-chose à reprocher au maestro, mais la soseria de son toro l’empêche de dérouler ses faenas alliant technicité et art. Les luquesinas finales saupoudreront un peu d’euphorie sur les étagères. Entière caida.

Son deuxième Rehuelga impressionne à sa sortie du toril : plus haut et plus en cornes que ses congénères, mais il n’est pas plus brave … Nouvelle entame par doblones, mais c’est trop lui demander. Dani gère au mieux, il fait arrêter la musique et à partir de là les choses se compliquent un peu. Tout est superficiel. On retiendra une série de derechazos et deux de naturelles, avant à nouveau un final avec les luquesinas. C’est bien, c’est beau mais tout cela n’a pas grand goût faute de toro. La première épée glisse sur une banderille, pinchazo à la deuxième, bajonazo la troisième. Daniel à la tête des grands jours …

Après la première rencontre équestre le Rehuelga qui avait des problèmes de motricité fut remplacé par un sobrero du même fer. C’est le plus impressionnant du lot et sûrement le moins commode pour les piétons. Ce fut le plus brave lors des deux piques, il permit à Luque de réaliser un remarquable quite par véroniques. Daniel brinda à Domingo, le moins que l’on puisse dire c’est que ça ne semblait pas très chaleureux … Toujours des doblones d’entame pour canaliser la charge de son Rehuelga. Enfin un toro qui donne un peu de relief au travail de Luque qui enchaîne les séries sur les deux cornes avec temple et domination. Une faena « made in Luque ». Pinchazos – entière. Pas sûr que l’on revoit de sitôt Luque dans les arènes Joseph Fourniol …

Tous les péons de Daniel Luque furent invités à saluer : Juan Contreras et Jésus Arruya au deuxième, Medhi Savali au quatrième et Ivan Garcia au sixième toro. Quelle cuadrilla ! 8/10 d’arènes. La pluie a contourné Vic.

 

En matinée, Samuel Navalon a été déclaré vainqueur de la novillada non piquée de Vic. Le prix des organisateurs du Sud-ouest a été réparti entre les trois toreros.

Cinq erales d’Alma Serena, La Espera, Le Lartet (vuelta posthume), Turquay et La Golosina pour

-El Quitos (vanille et or) Ovation après avis

-Samuel Navalon (vert fougère) Ovation et silence

 

-Martin Morilla (bleu ele ctrique) Oreille et silence

Vic 4eme : Baltasar Iban, encore une fois.

 

-Morenito de Aranda (gris souris et azabache) : oreille

-Léo Valadez (tomate de Marmande et or) : triple silence

-Jésus Enrique Colombo (gariguette et or) : salut et silence

A noter que des trombes d’eau tombèrent une heure environ avant le paseo, mettant à rude épreuve les areneros pour remettre la piste en état en un temps record. Félicitations.

Après la belle prestation en piste des toros de Baltasar Iban lors de l’édition précédente en 2022, les toros de Cristina Moratiel étaient très attendus. C’est un lot homogène tant de trapio que de comportement, avec de la bravoure à revendre qui foula le sable et la sciure détrempée des arènes Joseph Fourniol.

Morenito de Aranda alla attendre le Baltasar d’ouverture à porta gayola, qui le bouscula fortement. Pardal ira par trois fois au cheval, sa bravoure grandissant encore un peu plus à chaque fois. Malgré une douleur apparente, la chaquetilla enlevée et une chemise ensanglantée sous l’aisselle droite, Morenito de Aranda entama sa faena avec sérénité et douceur dans la flanelle par de belles naturelles. Jésus profita de la noblesse de son Baltasar, avec ce dernier ne soit attiré par les planches. Compte tenu de sa blessure, la mise à mort de son toro dut être un moment de douleur intense, mais Jésus parvint à tuer au premier assaut. Oreille. Long passage à l’infirmerie pour diagnostic (poumon touché) avant héliportage à l’hôpital de Toulouse.

Une fois le bloc opératoire de l’infirmerie des arènes libéré, la course put reprendre et Provechoso sorti en piste où il prit trois piques sans étincelle. Léo Valadez déroula un toreo profilé, sans réel engagement, ni dominio. Entière transperçante.

Provechito nous gratifia d’un superbe tercio de piques comme on les aime ici, à Vic : de belles arrancades, un toro qui s’emploie sous le fer en poussant en mettant les reins. Après la 3ème pique le public aux anges en réclame une 4ème supplémentaire, Israel de Pedro et sa monture sortent sous la musique. Après une telle débauche de bravoure et d’énergie, le tercio de banderilles électrisé du vénézuelien acheva le Baltasar qui arriva sur les rotules à la faena. Colombo abrégea. Forte pétition du public : les uns pour une oreille, les autres pour une vuelta al ruedo posthume. La présidence avec raison n’accorda ni l’une ni l’autre.

Satané Satanero qui lors de sa première pique resta scotché au peto, visitant la piste pendant 7 minutes malgré toutes les tentatives des monosabios et de la cuadrilla. A la seconde rencontre, ce fut le même scénario, mais un peu raccourcit cette fois. L’Iban ne demandait qu’à être toréé mais Léo Valadez resta aux abonnés absents. Pinchazo – entière – descabello. Mécontentement du public pour ce toro gâché.

Le quinto fit l’effort lors de la première rencontre, mais resta plus discret à la seconde. Ensuite Colombo, fit du Colombo : des poses de banderilles plus qu’approximatives et malgré la noblesse de Lastimoso un toreo sans intérêt ni pour le toro, ni pour le public qui lui fait savoir son mécontentement.

L’estampe final, surprit Léo Valadez et attaqua plein fer la cavalerie Bonijol : batacazo de gala ! Tercio de piques mouvementé où cours duquel le picador et sa monture furent sacrément chahutés par la bravoure de Costurito. Le toreo de Valadez, malgré sa bonne volonté, ne parvint jamais à se hisser à la hauteur de son Baltasar Iban. Media.

Domingo Gonzalez, le mayoral, fut invité à saluer en piste.

De la bravoure et des piques, le public sortit content des arènes mais avec un goût d’inachevé… ¾ d’arènes. Averses éparses

Vic 3eme : La concours, le retour !

 

-Sanchez Vara (nutella et or) : double silence

-Adrian de Torres (azur et or) : salut et oreille

-Gomez del Pilar (nuageux et or) : double salut

Pour le retour tant attendu de la corrida concours, le Club Taurin Vicois avait mis les petits plats dans les grands en sélectionnant 6 ganaderias aux sangs historiques. Hormis un petit bémol pour le Santa Teresa, et la corne droite du Couto de Fornilhos, ce fut un défilé d’estampes, de toros superbes de présentations et d’armures impressionnantes qui ravirent l’aficion toriste garnissant copieusement les arènes en ce dimanche matin.

Saltillo : dès sa sortie dans le ruedo, Vizcaineo fut longuement ovationné tellement sa prestance et ses cornes impressionnèrent les tendidos. S’il s’employa sur la première pique, les trois suivantes furent assez symboliques, on peut du coup s’interroger sur l’intérêt de la dernière. Sanchez Vara nous gratifia d’un tercio de banderilles, tricolores, enjoué, avant de décevoir un tant soit peu son public. Grand lidiador, lui qui est tellement habitué à partir dans des guerres de tranchées, ne parvint pas à s’accommoder de ce Saltillo, certes violent, et dont la charge manquait d’allant (faute à la 4ème pique ?) mais sans vice apparent, ni mauvaise intention. Mete y saca fort mal positionnée mais qui s’avéra mortel et dont Sanchez Vara s’excusa.

Villamarta : la sortie du toril de Riojanero fut elle aussi très applaudie. Malheureusement, et doublement dans le cadre d’une corrida concours, la mise en suerte de ce toro au premier tiers fut catastrophique, mais ne l’empêcha pas de pousser dans le caparaçon de la cavalerie Bonijol. Adrian de Torres qui décela de suite la noblesse de son opposant l’attaqua d’entrée par des statuaires au centre de la piste. On retiendra de cette faena qui manqua d’intensité, hormis lors d’une violente voltereta, et de transmission les ultimes séries de naturelles. Pinchazo – entière caida. Salut auto-attribué contesté.

Conde de la Corte : Pelo Blanco arriva tranquillement en piste, avant de s’engouffrer dans le capote de Gomez del Pilar. Le toro, au même comportement que ces petits cousins Dolores Aguirre de la veille, mouvementa d’abord et impressionna ensuite lors des 4 rencontres avec le fer, partant à 2 reprises de l’autre bout de l’arène. Très belle entame de GdP par doblones, genou à terre, malheureusement le Conde de la Corte a laissé trop de jus au 1er tercio et resta transparent dans la muleta de Noé. Entière. Merci à Gomez del Pilar d’avoir sacrifié sa faena au profit du tercio de piques.

Santa Teresa : Aguador dépareillait un parmi ces congénères du jour. A nouveau un mauvais tercio de piques, qui laissa le toro sans force, et contraignit Sanchez Vara à abréger sa faena.

Hubert Yonnet : ovation du public à la sortie en piste d’Orgulloso, un toro magnifique dont la prestance et les 2 dagues acérées imposent le respect. Il prendra pour la forme ses 3 piques règlementaires mais sans faire preuve d’une réelle bravoure débordante. Son toro restant sur la défensive Adrian Torres s’employa à le faire passer la muleta à mi-hauteur. Adrian étire une faena, sans réel défaut de sa part, mais sans grande transmission non plus. Entière. 50% demande et obtint l’oreille, 50% le conspue.

Couto de Fornilhos, le toro embarqué n’étant finalement pas le toro reseñé par Vic initialement, les organisateurs préviennent de son exclusion du concours. Un peu faible, c’est lui qui laissa exprimer la plus grande bravoure sous le fer de José Manuel Sanguesa à 4 reprises. Malheureusement Gatidano arriva essoré dans la muleta de Gomez del Pilar qui se retrouva contraint à rapidement prendre l’épée.

Le prix du meilleur toro de cette concours cru 2023 fut attribué au toro de Conde de la Corte qui apporta certes beaucoup d’émotion à la pique, mais auquel il manqua un tantinet de bravoure, et de gaz au dernier tiers pour en faire un toro complet.

8/10 d’arènes – temps estival. Il faudra penser à mettre la pendule à l’heure.

Vic 2eme : « The » corrida Vicoise

 

-Alberto Lamelas (gazon anglais et or) : double salut

-Luis Gerpe (violette de Toulouse et or) : double salut

-Maxime Solera (neige et or) : silence et salut

Que d’attentes pour cette corrida de Dolores Aguirre depuis l’annonce des cartels par le Club Taurin Vicois après les bonnes sorties en piste de 2022 à Céret et Orthez notamment, et plus récemment d’un bon toro à Saint Martin de Crau. Et bien l’attente ne fut pas vaine, et les aficionados à « los toros » passèrent une très bonne après-midi. « Très bonne » comme on l’entend ici à Vic, c’est-à-dire une tarde de toros chargée en Emotions ! Avec des toros qui impressionnent par leur trapio et leur prestance, qui font peur dès qu’ils sortent en piste et qu’ils prennent possession du ruedo ; avec des tercios de piques, sans être dantesques, mais où les pupilles de Doña Dolores Aguirre Ibarra laissèrent exprimer leur mansedumbre et leur caste, des tercios de banderilles chaotiques où chaque pose de paire relève de l’exploit et des faenas sous haute tension. Si cette corrida aura marqué les esprits c’est par le courage des 3 diestros du jour et par le comportement des toros, mais le salut du mayoral à l’issue de la course était peut-être hors de propos.

« Clavirejo I » planta le décor de l’après-midi dès sa sortie dans le ruedo des arènes Joseph Fourniol. Il est abanto, va dans la cape puis prend la fuite, alla rencontrer par 4 fois le picador sans jamais s’employer ni réellement pousser. Tercios de banderilles chaotiques. Alberto Lamelas démontra une fois encore, si besoin en était, qu’il est courageux, mais trop électrique il ne parvint jamais à se poser face à son Dolores, et ne parvint à en prendre le dessus. Pinchazos – bajonazo libératoire.

Yeguizo, le cinqueño de l’envoi, poussa par trois fois dans le peto mais toujours sur une seule corne. 2 remarquables poses de banderilles. Méritoire au combat pour son 9ème paseo vicois, Alberto réussit à lidier de bonnes séries de derechazos et de naturelles. L’épée le priva d’une oreille assurée.

Luis Gerpe, fut la rapide révélation de la journée. Après avoir été bien reçu dans le capote du toledan, « Bilbatero » sous la violence de sa première rencontre éjecta le piquero de sa monture, et s’employa dans le peto par les trois fois suivantes. Très bonne entame de faena par des doblones de Luis Gerpe, avant qu’il ne trébuche devant son Dolores qui en le cherchant au sol lui infligea un fort coup de plat de corne sur le genou. Hurlant de douleur et sonné comme un boxeur Luis Gerpe remonta sur le ring pour mener son combat. Si sur la corne gauche c’est sens interdit, il parvint à arracher quelques bons derechazos qui font monter l’émotion dans les tendidos. Malheureusement la défaillance aux aciers fit s’envoler une oreille méritée. Départ pour l’infirmerie du maestro.

Il n’y a pas de quinto malo, mais il y a du manso chez Dolores, et « Caracorta I » en est encore un sacré exemplaire, venant par 3 fois au cheval mais jamais s’y employer. Luis Gerpe revenu boitillant de l’infirmerie mènera un combat épique comme on les aime ici à Vic : avec le cœur et sans tricher. Début de faena par doblones, avant d’enfiler les micros séries possibles. Demi – entière.

Maxime Solera avait marqué les esprits l’an dernier à Céret face aux toros de Dolores Aguirre, ce qui lui valait surement de les affronter à nouveau. « Caracorta » manso comme ses frêres viendra par trois fois batailler dans le péto mais sans jamais pousser de vrai. La faena de Maxime ira a menos, son toro s’éteignant très vite. Maxime, gaucher de naissance, a repris la main droite pour le moment de vérité sans que cela ne soit encore efficace.

Le dernier toro de la tarde fut sauté par Kévin Ribeiro, champion de France des sauteurs, et déchaina les gradins. Quel exploit ! Au cheval « Pitillo » fait des siennes lors des 4 rencontres sous le fer de Jean

Loup Aillet. Dès les 3 premières séries de dérechazos au centre du ruedo, on espère la partie gagnée, mais il n’en sera rien le toro se dégonfle et se fige. Débacle aux aciers.

 

¾ d’arènes. Température estivale, pourvu que ça dure.

Vic 1ere : Un début sans étincelle

 

-Yon Lamothe (épinard et or) : silence et salut au tiers

-Jorge Molina (ciel de Provence et or) : double silence

-Christian Parejo (talc de Luzenac et charbon) : double salut au tiers

La lourde tâche d’ouvrir cette Féria de Pentecotavic 2023 revenait aux novillos de Monteviejo, et à 3 garçons aux portes de l’alternative. Les pupilles du second fer de Victorino Martin sortirent en piste correct de présentation, mais dans l’ensemble assez faible et l’ensemble de la matinée manqua cruellement de transmission.

Après les deux rencontres règlementaires du 1er tercio, le novillo tambour major, d’un petit gabarit, arriva dans la muleta sur la défensive, donnant notamment des coups de tête si Yon Lamote le contraint de trop. Ce dernier eut du mal à trouver le bon sitio tout au long d’une faena à rallonge. Entière. Avis. Sifflets pour la dépouille à l’arrastre.

Malgré la faiblesse de son 2nd « Cachalote », un fond de noblesse, permet au futur matador d’enchainer les séries avec une certaine application, mais le tout manque de transmission. Entière. Pitos au Monteviejo.

Après une réception à la cape compliquée, terminée par un désarmé, « Batanero » s’employa lors de la seconde rencontre sous le fer. Certes peu aidé par le manque de charge de son novillo Jorge Molina ne parvint jamais à trouver les bons placements, trop souvent fuera de cacho, et à s’imposer. Entière caida – demi – avis – descabello.

Le quinto fit preuve d’une certaine bravoure lors des deux rencontres. « Batanero » offrait ses oreilles sur les deux cornes sans grande difficulté, mais Jorge Molina oublia de se croiser et abusa du pico au cours d’une faena qui sembla longue comme un jour sans pain. 2 pinchazos – entière trasera.

Cristian Parejo montra d’entrée de jeu son envie de bien faire capote en mains. « Cidronito » s’employa lors des deux rencontres mais sa bravoure fut annihilée par son manque de force. Après un bon début sur la corne droite le Monteviejo apprit vite le latin, mettant le jeune Parejo dans l’embarra et l’intensité de la faena déclina. Entière caida.

Dès sa sortie en piste, « Cidronito I » fit preuve d’un problème de motricité, et nombreux furent ceux dans le public à demander son remplacement. S’il poussa un tant soit peu à la 1ère pique, il resta aux abonnés absents à la seconde. Cristian Parejo s’évertua à lui dérouler une faena d’infirmier dont le point culminant fut la meilleure série de naturelles de la matinée. Entière trasera.

 2/3 d’arènes – beau temps.


Vic : La Feria del toro 2022

 

Reseñas : Vicente, photos www.photoslouise2z.com

Une bien triste après midi

 

-Domingo Lopez Chaves (lie de vin et or) : vuelta al ruedo et bronca

-Octavio Chacon (pistache et or) : silence et bronca

-Sergio Serrano (foie gras du Gers et or) : double silence

 

Cette dernière tarde de la Féria de Vic 2022 fut triste pour de multiples raisons. Après les mauvais Cebada Gago de la veille, il est sorti un mauvais lot de toros d’Escolar Gil. Encore une déception pour les aficionados al toro-toro qui attendent et rêvent de Vic toute la temporada, et pour les organisateurs qui s’investissent toute l’année. Peut être encore plus triste et grave, le comportement de quelques poignées de personnes, et non pas d’aficionados, qui pour exprimer leur mécontentement au 4ème toro à l’encontre du picador, ont jeté en piste sur lui et son cheval leurs bouteilles d’eau. Depuis quand le jet de projectiles est un moyen d’expression civilisé ? Honte à vous et à l’irrespect dont vous avez fait preuve pour ces hommes qui se jouent la vie en piste. Vous n’êtes pas des aficionados, vous n’avez rien à faire dans une arène.

Domingo Lopez Chaves après sa bonne prestation de samedi, venait en substitution de Gomez del Pilar blessé à Madrid par un toro d’Escolar Gil, et endossait le rôle de chef de lidia. « Confitero » s’employa sous les deux mauvaises piques qui lui firent administrées, avant une faena brindée au public. Toujours très professionnel et sincère DLP réalisa un bon début de faena ambidextre face à ce noble Escolar, malheureusement le toro se blessa à l’antérieur gauche et Domingo dû abréger. Pinchazo, entière.        

Le 4ème Escolar fut dès sa sortie en piste dangereux, cherchant les hommes coûte que coûte. Le picador doit piquer ce toro qui ne charge pas et le fait un peu lourdement quand il le peut au cours des 4 rencontres. Il est picador, il pique, comme avait dû le lui demander son maestro. Ce que l’on pourra reprocher à ce cavalier c’est sa façon de mener le cheval de la cavalerie Bonijol dont la mobilité n’est plus à prouver. On ne reviendra pas sur le comportement de certains sur les tendidos. Deuxième tercio mouvementé et risqué pour les banderilleros. Domingo Lopez Chaves sûrement le plus à même de l’escalafon à lidier tout type de toro, préféra s’abstenir de tout combat face à un animal au tel comportement et pris de suite l’épée de mort. Triste attitude de certains sur les tendidos : sifflements pour le maestro et applaudissements pour l’alimaña

« Colegial » semblait se trouver bien dans les corales vicois et refusa d’en sortir, c’est donc « Callejero » initialement prévu en 5ème position qui prit sa place. Après deux piques, Octavio Chacon se retrouva face à un Escolar gazapon qui suivait la muleta en laissant planer un danger sourd sur le ruedo. Défaillance aux aciers.

Ce sera finalement le 1er sobrero qui sortit en n°5 « Campanero ». Du même acabit que ces frères, et face à un Octavio Chacon que l’on a connu plus guerrier resta sans option face à ce toro sans race. Défaillance aux aciers.

Sergio Serrano après son excellente prestation de la veille à Madrid face à un Victorino Martin, arriva à Vic auréolé de l’oreille d’or de la Corrida de la Presse. « Canario » ne fit pas preuve lui non plus d’une grande bravoure au 1er tercio, mais fut plus retors au second. A la muleta, il est distrait, sans fond, l’ennui s’installe dans les tendidos, jusqu’à ce que le torero d’Albacete ne sorte de derrière les fagots une série de naturelles aussi inespérée qu’inattendue. Trop tard …

C’est souvent le dernier toro de la Féria qui vient sauver Vic tous les espoirs reposaient donc sur « Bravucon ». L’Escolar reçut 3 piques mais sans une once de bravoure lui non plus. Sergio Serrano s’efforça de le toréer à mi-hauteur. Il y avait certes un danger sourd, mais peut être des possibilités que prudemment Sergio Serrano ne voulut pas voir. Un guerrier de Vic aurait sûrement pu soulever les foules et couper, enfin, une oreille. Entière 

 

4/5 d’arènes. Quelques gouttes

Un cadeau empoisonné

 

-José Cabrera (garriguette et or) : double silence

-Morenito de Aranda (charbon et plata) : silence et salut au tiers

-Alberto Lamelas (guimauve et or) : double silence

 

Après l’intéressante course matinale, l’ennui et la déception gagnèrent les tendidos. Rendez-vous manqué pour les vicois : le lot des Herederos de Don José Cebada Gago sortirent en piste juste de présentation, 2 anovillados, manquant de race.

Prendre l’alternative, à Vic, face à un toro exigeant qui demande les papiers, pour un novillero vert malgré son âge (29 ans), ce n’était vraiment pas un cadeau pour le pauvre José Cabrera. Premier tercio agité pour « Valido » : quatre rencontres, sans trop s’employer mais deux piques cassées, du petit bois pour l’hiver. Même au second tercio, pourtant un tiers où il excelle d’habitude, les banderilles furent compliquées. Une fois fait matador de toros, muleta en main le torero d’Almeria ne parvint pas à se hisser au niveau du toro : noble mais exigeant sur les deux cornes. Pinchazo, entière.

« Amado » sort en piste sous les sifflets du public en raison d’une présentation en dessous des attentes et de la maille vicoise. Après deux piques sans histoire, José Cabrera, remis de ses émotions assura un bon tercio de banderilles. Malheureusement l’éclaircie ne fut que de courte durée. Face à un Cebada auquel il ne fallait pas raconter la messe, Cabrera montra ses limites et abrégea son calvaire. 2 bajonazos.

Morenito de Aranda reçut « Volapie » d’un capote alluré. Muleta en main il s’efforça de canaliser la violente charge de son Cebada en alliant esthétisme et autorité, y parvenant avec plus ou moins de réussite. Comme dirait Muñoz « estaconazo » !

« Dormilon » sortait du même tonneau que ces frères, après trois piques, il s’avéra manquant cruellement de race au dernier tiers. Morenito fit le job, ni plus, ni moins. Entière.

« Gaspachero » après un mauvais tercio de piques, 3 rencontres, avait la chance de croiser le chemin du chouchou de Vic, Alberto Lamelas ! Face à un manque de moteur, Alberto s’arrima en début de faena, mais celle-ci alla rapidement a menos. Pinchazo, entière.

« Juguetero » traversa les deux premiers tiers sans marquer l’histoire, Alberto Lamelas ne semblait pas dans un bon jour, se fit plusieurs fois désarmé au cours d’une faena sans saveur. Pinchazo, bajonazo.

A l’issue du paseo l’équipe médicale fut invitée à saluer en piste.

 

4/5 d’arènes

Retour gagnant des Baltasar Iban

 

-Ruben Pinar (ciel d’été et or) : salut au tiers et silence

-Javier Cortès (violette de Toulouse et or) : salut au tiers et silence

-Damian Castaño (lait vanillé et or) : double silence

 

Lourde tâche pour cette course dominicale que de faire oublier l’absence de la traditionnelle corrida concours vicoise : objectif plus que remplit grâce à un très bon lot de Baltasar Iban. De présentation irréprochable, astifinos et débordant de caste et de bravoure. 20 piques ! 1 batacazo de gala. 6 ovations à l’arrastre.

 

Ruben Pinar ouvrit les hostilités avec le bien nommé « Bastonito II » qui viendra en découdre par trois fois sous le fer. Ruben Pinar s’efforça d’enchainer les derechazos profitant de la noblesse de son toro. Entière.

« Peluquito » s’employa lors de la première des trois rencontres. Ruben Pinar excelle capote en main lors du quite. La faena démarre bien mais rapidement on sentit que le torero d’Albacete n’exploitait pas la noble charge de son Baltasar. L’intensité baissa d’un ton, toro et torero accusant le coup. Entière caida expéditive.

Malgré ses trois piques règlementaires « Santanero » ne brilla pas sous le fer. Javier Cortès après ses bonnes prestations madrilènes de ces derniers jours, montra qu’il est un bon torero, toréant de verdad, efficace, sans chichi ni fioriture, la main basse et le corps offert. Faena intelligemment construite sur les deux mains. Défaillance aux aciers : pinchazos, descabellos, 2 avis.

« Espantavivos » est une magnifique estampe qui dès l’ouverture de la porte du toril se fit remarquer en toisant Yann et lui donnant de fil à retordre pour la pose de la devise. Dès la première rencontre il mettra tout le monde au tapis, et continua à s’employer dans le peto alors que le cheval n’était guidé et soutenu que par Alain Bonijol. Malgré une deuxième pique vengeresse, le Iban y reviendra une troisième fois traversant la piste au galop. Le public vicois exulta. Muleta en main cela se compliqua pour Javier Cortes face à ce toro dangereux sur les deux bords. Javier Cortès ne baissa pas les bras et tenta le maximum s’en vraiment passer la barre, et abdiqua sans que quiconque n’y trouve à redire.

« Pajarito » sera le plus discret du lot lors des deux premiers tiers (trois piques règlementaires tout de même). Damian Castaño qui faisait sa présentation dans les arènes Joseph Fourniol comprit qu’il ne fallait pas contraindre ce Baltasar là, et tout en douceur il finit par le faire passer sur les deux cornes au cours d’une faena peu spectaculaire qui ne manqua pas d’intérêt. Débâcle aux aciers, avis.

« Provechoso » monstre de bravoure combla les aficionados au toro-toro : après une longue et lourde première pique, le Baltasar y reviendra s’employer à trois reprises. Musique, Juan Carlos Charros Reinosa fut le héro de la matinée. Damian Castaño malgré des tentatives peu fructueuses ne parvint pas à se hisser à la hauteur de son taureau, dommage. La fin de faena sera en plus ternie par une déroute épée en main …

Quel lot de toros ! Vuelta ovationnée pour le mayoral Domingo Gonzalez, merci pour ces 50 ans au service du toro de Baltasar Iban, et bonne retraite à vous ! 4/5 d’arènes, le sourire aux lèvres

 

Le Dominio de Lopez Chaves

 

-Antonio Ferrera (Granny smith et or) : sifflets, sifflets et bronca

-Domingo Lopez Chaves (Crème de marron et or) : salut au tiers, vuelta et silence

 

Dès l’annonce des cartels vicois, ce mano a mano de la carpe et du lapin avait fait parler ; dès l’annonce des cartels de Madrid il avait fait grincer des dents prévoyant sans difficulté ce qui allait arriver. Tout torero qui a un rendez vous le lendemain à Las Ventas, de surcroit face à des toros de Victorino Martin, y a déjà la tête. Pour cette première corrida de Pentecotavic 2022, c’est le fer de Valdellan qui devait voir s’opposer ces deux toreros au style si différent. Les Santa Coloma de Santa Maria del Rio ne sont jamais des monstres, ils sortirent conformes à leurs habitudes : corrects de présentation et d’une noblesse débordante offerte à qui voulait en profiter, plus encasté le 3ème. 15 piques.

Que dire des 3 actuations d’Antonio Ferrera, pas grand-chose ce ne fut que collection de piques traseras, de muletazos bâclés, de pinchazos et d’épées traseras. Habile brindis du 5ème à Domingo Lopez Chaves. Il aura peut-être réussi à tromper la partie du public venue le voir faire le clown, mais pas l’aficionado vicois. Un passage dans le Gers à vite oublier.

Domingo Lopez Chaves s’est inscrit ces dernières années comme LE lidiador des férias de Vic, et ses prestations sont grandement attendues. Il ne déçoit jamais, lui.

Après deux piques, Domingo brinda la faena d’Hechicero au public. Le Valdellan, soso, manquait de fond et de transmission. Une faena de mise en jambe.

Après une remarquable gestion du premier tercio lors des trois piques, Lopez Chaves va profiter au maximum des qualités du noblissime Marmolejo. Muleta en main tout semble facile et parfait, le muletazo juste, le placement adéquat, Domingo allia temple et dominio, le public exulta. Un bajonazo fit retomber le soufflé et voilà les trophées envolés.

L’ultime Valdellan, le plus sérieux de l’envoi, sortit sous la pluie et se vit administrer trois bonnes piques en s’employant sous le fer. Après que Domingo Lopez Chaves ait rendu son brindis à Ferrera, il s’arrima pour tenter de gommer le défaut de Torrealta dont la tête sortait toujours haute à la fin de chaque muletazo. La faena cloturée d’une entière caida manqua d’intensité.

A la l’issue de la course Dédé Cabannes, Président du CTV, annonça le forfait de Gomez del Pilar suite à sa blessure de Madrid face à ces mêmes Escolar, et sa substitution par Domingo Lopez Chaves.

 

¾ d’arène avant la pluie.

2h55 de novillada !

 

-Cristian Perez (Vanille de Madagascar et gousse) : silence et salut au tiers

-Diego Peseiro (Naranja de Valencia et or) : silence et salut au tiers

-José Rojo (Vinette et or) : silence et salut au tiers

 

Les Raso de Portillo sont maintenant des habitués des arènes dites toristes du Sud Ouest et revenaient à Vic pour la 4ème fois après le bon lot sorti l’an dernier. De présentation plus légère et de comportements plus inégaux que leurs frères de 2021, on retiendra cependant les 3 derniers qui relevèrent heureusement le niveau après une ennuyeuse première moitié de novillada.

C’est par une larga de rodillas que Cristian Perez réceptionna le 1er cornu de ce Pentecotavic 2022, suivie de 3 rencontres avec la cavalerie Bonijol sans réellement s’y employer. Si le début de la faena semblait prometteur, rapidement le novillo n°22 baissa de régime, et le novillero d’Albacete s’exténua à tirer en longueur des séries de muletazos insipides. Débâcle aux aciers, le 3ème avis n’était pas loin.

Après une bonne réception capote en mains, le Raso traversa le 1er tercio sans briller. A noter la qualité de la prestation de la cuadrilla au tercio suivant : Julien « Merenciano » au capote de brega, et le si rare et si talentueux David Adalid aux banderilles. Cristian Perez brinda sa faena à Juan de Padua, l’apoderado de Gomez del Pilar. Le novillero débuta sa faena genoux au sol, mais ne parvint jamais à se hisser au niveau de son novillo dont la noblesse et le moteur permettaient surement de réaliser une faena d’un autre acabit. 1/3 d’épée.

Le second novillo fut dès sa sortie conspué par les tendidos en raison d’une armure anormalement courte, ce qui plongea Diego Peseiro dans un contexte hostile.  Après trois rencontres dans le peto, le jeune portugais se chargea avec une certaine réussite du second tercio. Début de faena sur la corne droite, mais en raison du manque de transmission, la faena ira a menos. Débâcle aux aciers, le 3ème avis n’était à nouveau pas loin.

Diego Peseiro s’en alla attendre son deuxième Raso à la porte des chiqueros où il se fit sacrément remuer, heureusement sans gravité. Malgré un accrochage sans conséquence de Julien « Merenciano », le premier tercio fut entretenue avec 4 rencontres, à classer dans la catégorie des picotazos. Second tercio assuré et assumé par Peseiro non sans difficulté. Alors que son Raso avait besoin de distance Diego l’étouffa laissant non novillo inédit. Metisaca, pinchazo, entière caida.

Après les trois piques règlementaires, Rosé Rojo brinda sa faena au Maestro Domingo Lopez Chaves. Le novillero essaya longtemps mais ne sut pas profiter de la noble charge de son Raso. Débâcle aux aciers, le 3ème avis n’était vraiment pas loin.

Le meilleur pour la fin, le sixième, Paletista, était un « El Quiñon » de belle présentation et qui s’employa lors de 3 des 2 piques + deux rencontres sous le fer. Après un brindis au public, Rosé Rojo cita de loin, le Raso répondit mais il manquait de fond. Comme son père le lui expliquait il fallait laisser la muleta sous le mufle de l’utrero pour le conduire et ne pas se le perdre. Ce ne fut pourtant pas les consignes appliquées par José et la faena se décomposa et s’éternisa. Entière, descabello et vuleta al ruedo pour le novillo.

2/3 d’arène

 

2h55 de course, c’est trop !


Vic : La Feria del toro 2021

Gomez del Pilar et Cantador d’Escolar, le duo gagnant !

 

 -Octavio Chacon (foie gras du Gers et or) : silence et salut depuis le burladero

 -Alberto Lamelas (encre de Chine et or) : silence et salut au tiers

 -Noé Gomez del Pilar (manzana et or) : silence et deux oreilles

 

Pour leur retour à Vic les pupilles de Don José Escolar Gil, bien présentés et en pointes, ont commencé par lourdement plomber la tarde en raison d’un manque de race et de force pour les quatre premiers. Mais dans le Gers, tout finit toujours bien …

Calerito ouvrit le bal dans le capote d’Octavio Chacon. Après 3 piques sans étincelle, le manque de force de l’Escolar le rende dangereux. Il avertit une première fois Octavio dès les premiers derachazos, puis une deuxième fois sur l’autre corne. Le torero de Prado del Rey abrège. Meta y saca, entière, 2 descabellos, avis.  Medroso ne brilla pas plus lors des 3 rencontres sous le fer. Cependant Chacon profita de son fond de noblesse pour dérouler les premières séries de naturelles de la tarde. Il insiste, l’Escolar passe, mais tout cela manque cruellement de transmission. Entière caida.

 Alberto Lamelas, chouchou de Vic en titre, fut invité par le public à saluer en piste avant la sortie de Cantinero. Il l’accueillit par une larga de rodilla qui fit rugir les gradins. Juste de force, l’Escolar prend deux piques, meilleure la seconde. Quite de Gomez del Pilar. Alberto, courageux besogneux, étira à l’infini et à l’ennui une faena brindée à son public qui ne décolla jamais. Avis. Bajonazo.  Une fois encore, il faut reconnaitre que l’adage taurin se vérifia avec le quinto. Manchero redora le blason de Pepe Escolar quelque peu terni par ce début de course. Bien accueilli dans l’étoffe par Lamelas, on commença à y croire après une bonne première pique où le toro s’employa en brave. Sur les deux piques suivantes il vint de loin, mais en poussant guère. Toutefois, enfin de la caste dans ce lot. Après un chaleureux brindis en piste au maestro El Fundi, Alberto nous gratifia d’une série de naturelles avec temple ! Le toro humilie, répond aux sollicitations et charge avec noblesse. Il faut lui laisser la main basse, lui donner toujours à manger avec la muleta et lui allonger la passe avec le bras. Dommage, Alberto fit l’inverse, réduisit les terrains et l’étouffa. Une fois encore le madrilène égraina les muletazos encore et encore, jusqu’au premier avis. Défaillance aux aciers, épée contraire en avant, deuxième avis … descabello in extremis. Applaudissements fournis à l’arrastre.

 Avec ce second paseo dans les arènes Joseph Fourniol, Gomez del Pilar est rentré dans le cœur des aficionados vicois. Ce ne fut pourtant pas avec Sentido, qui portait bien son nom, dangereux et distrait, face auquel Noé s’arrima et réussit à sortir quelques courtes séries de muletazos. Pinchazo. Demi. Avis.  Ce fut avec l’ultime, Cantador, n° 16, né en novembre 2015 que les aficionados se régalèrent et partagèrent le plaisir de Gomez del Pilar d’être Torero. Après une entame allurée au capote, l’Escolar s’employa à la première rencontre avec le picador, sur les deux suivantes il vint de loin avec alegria mais en restant plus discret sous le fer. Peut être fallait-il s’en souvenir au moment des trophées …GdP brinda sa faena au public avant de l’entamer par des doblones d’école. Mandar fut le fil conducteur du maestro tout au long d’une lidia parfaite. Avec temple, et autorité, c’est lui qui mena la danse et canalisa la caste de son Escolar, d’abord par des derechazos d’anthologie, puis le citant de loin pour des séries de naturelles qui firent lever un public en ébullition. Tout va a mas : toro, torero, transmission, émotions ! Après un avertissement du toro, Gomez comprit vite que le meilleur de la faena était derrière lui, et le bonheur devant, à portée de main. Entière caidita avec un engagement total. Deux oreilles pour Gomez del Pilar, vuelta posthume pour l’Escolar. Gradins euphoriques ! torero souriant et pleurant d’émotion après un tel exploit, dans de telles Arènes, face à un tel Toro. Ce n’est que de bon augure avant son actuation de dimanche prochain à Céret face à des Raso de Portillo, dont les frères permirent une belle entame de ce Vic 2021. La boucle est bouclée. Vivement Pentecotavic 2022.

 Salut du banderillero Pedro José Cebadera Cabo au 3ème toro.  Temps estival – plein de l’aforo autorisé

 

Reseñas : Vicente, photos www.photoslouise2z.com

L comme Lopez Chaves, L comme Lidiador

 

 -Domingo Lopez Chaves (corail et or) : oreille et double vuelta

 -Manuel Escribano (convoi funéraire) : salut au tiers et sifflets

 -Miguel Angel Pacheco (ciel de 11h00 et or) : double silence

 

Les « Hoyo de La Gitana » pou rleur retour à Vic firent des étincelles ! En effet les frères Perez-Tabernero, Ignacio, Joaquin et Fernando avaient emmené dans leurs bagages un lot complet de toros superbement présentés, bien dans le type graciliano, encasté et au moteur vrombissant.

 Lui que l’on pensait devenu indétrônable au poste de chef de lidia de la fameuse corrida concours de Vic, ce fut avec surprise que l’on découvrit à l’annonce des cartels que Domingo Lopez Chaves avait glissé de la concours à la « Hoyo ». Finalement, vu la concours de cette année à vite oublier, grand bien en avait pris au CTV de positionner Domingo ce dimanche matin avec les cornus de la Gitana. Il faut dire qu’il les connait sur le bout des doigts, à la finca ‘’Galleguillos’’ c’est lui ‘’le torero de la casa’’.

 Dès sa sortie dans le ruedo Cabrero fut applaudi par le public, mais ce dernier s’avéra tardo, observant du coin de l’œil l’homme en piste. En une poignée de capotazos, DLP réalisa une démonstration de lidia parfaite expliquan tavec douceur et autorité les règles du jeu à son adversaire. Le Hoyo s’employa sur la première pique et resta sur la réserve lors de la seconde rencontre. Au second tercio, le toro fit regretter à José Chacon le temps où il était aux ordres du maestro Castella. Avec un immense respect, pétri d’admiration, Domingo brinda son toro au torero « El Fundi », la rencontre de deux grands toreros comme sait les glorifier Vic. Entame de faena par doblones pour asseoir son autorité. Ensuite ce ne fut que quintessence de Lidia : choix des terrains, économie du geste, muletazos appliqués. Amateurs de fioritures et autres passes de cul passez votre chemin, il ne règne à ce moment là sur Vic qu’application et sobriété. Lopez Chavés eut l’intelligence de construire une faena courte, on frôla les ‘’20 passes pas plus’’. Casi entière caidita.  Capote en main Domingo réceptionna parfaitement Martinete. Le Hoyo vint ensuite par deux fois faire sonner l’estribo, mais que les piques qui lui firent administrées étaient vilaines !Brindis au public d’une faena débutée par Lopez Chaves accoudé à la talanquère. La première série de derechazos fit rugir de plaisir les arènes de Vic. On parle du rugissement de Las Ventas, mais on peut désormais aussi parler de celui des arènes de Vic. S’en suivit une série de naturelles aidées qui déclencha aussitôt la musique. Un changement de main de toute beauté fut l’apothéose d’une faena de haute qualité qui se termina par deux séries de derechazos faisant monter un peu plus l’ébullition sur les gradins. Deux pinchazos, une épée volante et une entière caida plus tard, Domingo Lopez Chavès se retrouva seul à saluer au centre du ruedo, les mains vides. Seul mais pas si seul, les milliers d’aficionados vicois l’ovationnent et l’acclament à tout rompre l’invitant à faire une vuelta dont il se souviendra longtemps, et même une seconde en petite foulée. Lopez Chavès le Lidiador modèle !

 Voilà bien longtemps maintenant que Manuel Escribano vient trainer plus ou moins bien ses banderilles dans le ruedo vicois.Il ne parvint jamais à prendre le dessus et laissa passer son premier Hoyo, exigeant certes, mais qui permettait. Quant au second noble et mobile, il n’en fit rien de bon et l’ennui gagna les tendidos. Il est vrai que passer après un si grand Lopez Chaves n’est pas chose aisée. 

A sa sortie en piste, Campesino, comme l’ensemble de ses congénères fut applaudi à. D’entrée de jeu, il donna un avertissement à Pacheco, ce qui ne le mit pas en confiance. Certes, ces toros viennent de Salamanque, le pays du Jambon, mais il n’était pas nécessaire de le piquer par deux fois dans la paletilla. Et pourtant, malgré ces deux mauvaises piques, le Hoyo poussa avec bravoure. Après un brindis au public de Vic, MAP réalisa avec une grande application de bonnes séries de derechazos. La corne gauche étant impraticable, le jeune diestro resta sur l’autre corne, mais étira en longueur des séries à un toro qui n’en pouvait pas tant. 3 pinchazos. ¾ d’épée. Avis  Quelques foulées après sa sortie en piste, le sixième Hoyo de la Gitana, se trouva handicapé, et fut aussitôt remplacé. Sorti alors le premier sobrero de chez Hoyo, mais celui-ci subit les foudres et le fer d’un picador peu scrupuleux. Ce qui lui permit de sortir du ruedo sous le célèbre quolibet madrilène ‘’picador, que malo eres !’’. Après cet épisode le toro sembla diminuer et sa mobilité restreinte, cambio ! Le dernier, dernier Hoyo de la matinée, dépassa complètement Miguel Angel Pacheco qui ne sut qu’en faire et abrégea très vite son calvaire d’un bajonazo. Le jeune torero de la Linea de la Concepcion s’était pourtant fait remarquer par son courage et son entrega en 2019 dans ces mêmes arènes face à un dur à cuire de Dolorès Aguirre.

 Salut du banderillero José Francisco Borero au 4ème Soleil écrasant. Casi plein de l’aforo

 

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20h14 : fin du désert

 

 -Manuel Jesus Perez Mota (neiges éternelles et or) : double silence

 -Sergio Serrano (alternative et or) : double silence

 -Adrien Salenc (sable de Roland Garros et or) : double silence

 

Cette corrida concours ne laissera guère de souvenirs si ce n’est celui de s’être déroulé ni à la bonne date, Pentecôte, ni à la bonne heure, le dimanche matin à 11 heures.  La présentation des si participants à cette concours était remarquable : astifinos pour la plupart, et dans le type de leurs ganaderias. Rien à dire sur leur plumage, pour leur ramage ce fut une autre histoire … une histoire sans parole, une histoire sans fond.

Après avoir gratifié les arènes Joseph Fourniol de sa toreria il y a quelques années Perez Mota disparut des écrans radars taurins. Son retour était donc très attendu. On sentit vite que Rondino, n°48 de la ganaderia de Fraile et ses deux dagues sur le frontal avait hanté les dernières nuits de Manuel. Discret lors des deux premières piques, il se défendit plus qu’il ne poussa sur la dernière. Le maestro del Bosque manqua de confiance l’étoffe en main, ne parvenant pas à trouver la bonne distance face à une charge courte et à endiguer les coups de tête de son toro. Mete y saca. Bajonazo.

 Belugo, n°87, de la ganaderia des héritiers d’Hubert Yonnet, sortit fièrement en piste, et y fut bien accueilli au capote par Perez Mota. Le pensionnaire de la Belugue prit les trois piques règlementaires, poussant longuement et fortement à la première, mais moins spectaculairement par la suite. Perez Mota essaya de profiter de sa noblesse sur les deux cornes, mais Manuel resta très brouillon alors que le toro, certes un peu juste de force, pouvait laisser espérer mieux. La présidence fit jouer la musique. Désastre aux aciers. Bajonazo. Applaudissements à l’arrastre.

Barcial et Vic, un duo de triomphe historique fut reconstitué quelques minutes. Malheureusement avec Lunarito, le n°22, le retour gagnant ne fut pas pour cette fois-ci. Après deux premiers tercios mouvementés, Sergio Serrano qui découvrait ces arènes gersoises brinda son combat au public. Malheureusement, le manque de race du berrendo, se déplaçant toujours au pas, sans charge réelle, réduisit la faena à bien peu de choses.

 Ovationné dès sa sortie du toril, Dichoso, n°29 de San Martin, fit grande impression avec ses remarquables cornes astifinas à l’infini. Le torero d’Albacete se montra brusque dans ses muletazos, manquant cruellement de douceur avec l’étoffe face à un toro qui semblait permettre notamment sur sa corne droite. Avis.

 Avec sa robe de descente de lit, le sardo de chez Peñajara fut applaudi à son entrée sur le ruedo. Gambito, n°54, fut assez lourdement châtié par le castoreño lors des trois rencontres.  Adrien Salenc entama sa faena par le bas, avant de rapidement clore les débats. Entière caïda mais efficace.

 Adrien Salenc + Los Maños un duo qui souvent fonctionne à merveille. Ce ne fut malheureusement pas le cas lors de cette ultime rencontre de la corrida concours 2021. Barbatristes, n°16, très anovillado, reçut sa première ration de fer au milieu du dos, et les suivantes ne furent guères académiques. Après un second tercio mouvementé, Adrien Salenc brinda aux tendidos, ce qui déplut à certains sur les gradins. Le Maños est noble, Adrien en profita, et à 20h07 il réalisa la première série de muletazos liés de la tarde. Tous les espoirs étaient permis, ce ne fut malheureusement qu’un feu de paille, Barbatristes attiré par les planches compliqua la tâche d’Adrien.

 20h14 : baissée de rideau – Prix du meilleur toro : desierto

 

Les ganaderos des six élevages furent présentés individuellement et applaudis avant la sortie de leurs pupilles en piste. Salut du banderillero Victor Garcia Lopez « El Victor » au 1er toro Banderilles aux couleurs de la devise de la ganaderia de chaque toro. Demi arènes, température quasi estivale

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Très bonne entame …

 

 … pour ce Pentocatavic de juillet 2021. Les novillos de Raso de Portillo lors de cette 3ème participation à Vic ravirent les aficionados remplissant les gradins des arènes Joseph Fourniol après des mois de sevrage de bêtes à cornes. C’est un lot complet, de très belle présentation, qui a tenu en haleine une course longue de près de trois heures.

 

-Carlos Aranda (‘’Comme un soleil couchant de Méditerranée’’ et or) : double silence

 -José Cabrera (Bleu de France et or) : vuelta double vuelta

 -Juan Pedro Garcia Vizcaino Calerito (Marine Nationale et or) : double silence

 

Il n’est pas dit que Carlos Aranda retrouve un jour la route de Vic Fezensac. Le neveu du Maestro Raùl Aranda, manqua cruellement d’entrega tout au long de sa faena, souvent décroisé, sur le reculoir ne parvenant jamais à trouver le bon sitio face à Aceñero, un novillo qui ne demandait qu’à embister. Avis. Vuelta à un bon novillo qui n’en méritait pas tant. Bronca au palco.  Alimonado, negro bragado lucero, sortit en piste sous les acclamations du public. Déplorable lidia du premier tercio, au cours duquel le Raso s’employa longuement lors de la première pique prise à contre terrain. Le second tercio fut du même acabit, le novillo mettant la cuadrilla en difficulté. Lors de la faena Aranda montra à nouveau ses limites et fut à la peine jusqu’au terme. Avis. Descabellos.

C’est José Cabrera qui marqua le plus les esprits de la matinée. Bien que la première pique Bonijol semblait montée à l’envers, le novillo se montra à son avantage sous le fer lors des deux rencontres suivantes. Le novillero d’Almeria prit à son compte les banderilles puis brinda au public. Il entama en citant de loin son novillo qui répondait au moindre toque. Volontaire et rempli d’intention Cabrera se fit un peu déborder sur la corne droite avant de réaliser les meilleures séries de naturelles de la matinée sachant intelligemment profiter de l’excellente corne gauche de son opposant. Cette faena alla à mas jusqu’à un estaconazo après avis. En raison d’une épée un peu basse, refus sévère de l’oreille unanimement demandée. Chaleureuse vuelta. Bronca au palco.  Face à Zangolotino, Cabrera montra sa maturité et s’appliqua au déroulement de la lidia. Son scénario bien rôdé du second tercio se déroula sans accroche. Il commença tambour battant sa seconde faena … Vuelta.

 Isaac Fonseca blessé à Cercedilla fut remplacé par Calerito. Le toreo précieux du jeune andalou s’avéra être peu adapté face au piquant des Raso du jour. Aguileño poussa sous le fer lors de la première pique, et fut plus discret sur les deux suivantes. Calerito attendit son novillo genoux au sol au centre de l’arène pour une série de cambiada. Le sévillan sembla faire preuve de bonnes intentions, mais son toreo et son novillo restèrent inédits avant un final par manoletinas au fil des cornes. Demi-atravesada trasera.Afamado, colorado ojo de perdrix, fut ovationné dès ses premières foulées dans le ruedo. Actif lors des trois rencontres avec le picador, Calerito ne sut qu’en faire après un brindis au public.

 1/3 d’arènes. Temps chaud avec passages nuageux.

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Vic et les Pedrazas

 

 « Bien Dani ! »

-Daniel Luque (gazon british et or) : Oreille et oreille

-Juan Del Alamo (banania et or) : Silence et  silence

-Miguel Angel Pacheco (ketchup et or) : Salut et silence

Les Pedrazas de Yeltes eurent la lourde charge de clôturer ce fort bon cru de Pentecotavic 2019 avec un lot homogène, con trapio, astifinos et une passion démesurée pour le caparaçon.

 

Daniel Luque qui fût présent tout le week end dans le callejon vicois s’avéra en plus d’être un grand torero, un excellent chef de lidia au cours de cette longue course : présent au quite, mettant en suerte, raccompagnant les picadors, … Remarquable Maestro.  El Patilla officia parfaitement sous les trois puissants assauts de Portador et fut applaudi à sa sortie par le public vicois. Ici la pique c’est important, respecté et reconnu. Daniel Luque brinda sa faena au public, et profita de la noblesse débordante de son colorado, surtout sur la corne droite, la zurda n’étant guère praticable. Entière dans le rincon d’Ordoñez. Pétition plus ou moins majoritaire.

Dudanoches avait effectivement de quoi faire douter les plus aguerris de jour comme de nuit. Il poussa lors de la première rencontre en venant de loin, mais se réserva lors des deux suivantes. Avec raison le Président Tanguy écourta le second tercio où le Pedraza fit régner désordre et panique. Alors que cela paraissait mal engagé Daniel Luque fit preuve d’abnégation et parvint avec technique et autorité à se créer un toro en lui apprenant patiemment à charger sur les deux cornes. Entière. 

Comme le lui a répété bruyamment son père toute la corrida « Bien Dani ! ».

 

Il y a des jours avec et des jours sans, pour Juan Del Alamo ce fut un jour sans face à ses deux adversaires qui le mirent en difficulté et face auxquels il faillit à l’épée. Deux avis au premier, et trois au second.

 

Miguel Angel Pacheco avait bien fait de prendre deux costumes dans sa valise pour venir à Vic puisqu’après sa valeureuse prestation de la veille, il s’était gagné le remplacement de Roman pour cette corrida (# Fuerza Roman). Il fut d’ailleurs appelé par le public à saluer en piste avant que ne sorte Resistidor. Ce dernier, sûrement le plus encasté du lot, renversa violement Javier Bastida et Coronel. Ce dernier après s’être relevé resta seul en piste tenu en bride par Rafael, un des mozos, à la merci du Pedraza. Il s’ensuivit en suite trois autres rencontres. MAP brinda sa faena au public vicois. Son toro avait une charge courte, et s’avéra peu commode à gauche. Le jeune diestro fit son maximum sur la droite, la faena allant a menos, le Pedraza lorgnant rapidement les planches. Entière caida. Pétition de vuelta al ruedo, non accordée avec raison.  Le n°8, Miralto, frère du fameux Miralto lidié par Diego Urdiales à Dax en 2014, ne fut pas à la hauteur de son célèbre aîné. Intéressant sous la première pique de Gabin Rehabi, il fut plus discret lors des deux rencontres suivantes. Sa charge noble mais courte sembla perturber Pacheco qui ne sut s’en accommoder avant que le bicho ne baissa d’un cran. Estoconazo. Descabello.

 

Saluts des banderilleros Ángel Mayoral au troisième et Daniel Sánchez au sixième toro. ¾ d’arènes Temps d’automne précoce

 

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Novillada non piquée de la Féria de Vic

 

Un fort beau début de journée

Si le toro de la corrida concours de la veille avait déçu, les erales de la novillada sans picador ont largement redoré le blason de la ganaderia de Pages-Mailhan, tant par leur présentation que leur noblesse et leur caste.

 

David Garcia (Salamanque) pas grand-chose à lui reprocher si ce n’est que comme trop souvent les élèves des écoles taurines il manqua cruellement de transmission et même d’envie tout au long d’une faena essentiellement gauchère. Entière caida après un avis.

S’il est petit par sa taille, Christian Parejo, fit preuve lui d’une grande maitrise et d’une remarquable entrega. Sa toreria est déjà mature et aboutie tant capote en main qu’en suite à la muleta et même à l’épée. Compte tenu de ce score sans appel, deux oreilles, c’est lui le novillero de Chiclana et de Béziers qui remporta le trophée Toros y Vino et gagna le droit de toréer le 4ème erale. Ce dernier est le plus lourd de l’envoi mais également le moins commode, qu’à cela ne tienne Parejo s’arrima et réalisa de belles séries de muletazos con temple sur les deux rives. Pinchazo – entière peu probante. Solalito, après s’être illustré aux banderilles, déroula une faena qui laissa de marbre le maigre public sur les tendidos.
Quatre erales de Pagès- Mailhan, encastés et nobles et donnant du jeu pour :

-David Garcia : Vuelta après avis
-Christian Parejo : Deux oreilles et vuelta après deux avis
-Solalito : Salut après avis
-Salut du ganadero à l’issue de la course. Christian Parejo reçoit le prix « Toros y Vino » et celui des organisateurs du Sud-Ouest

Vic et ses Dolores….

 

 Pacheco, le nouveau héros de Vic

-Gomez del Pilar (pin des Landes et or) : double silence

-Javier Jiménez (ciel de Provence et or) : salut et silence

-Miguel Angel Pacheco (poudre et plata) : silence et oreille

 La corrida de Dolores Aguirre de très belle présentation, impressionna dans les corrales vicois par son trapio et ses cornes, en piste ce fut une autre musique pour les trois jeunes diestros du jour.

 

Gomez del Pilar eut le cran dans ce petit ruedo d’aller attendre son ‘’train’’ à la porte du toril. Le mauvais premier tercio avec une piètre prestation du piquero ouvrit en deux le dos du toro ce qui irrita le public, et valut à GdP de se faire retoquer son brindis. Langosto a une charge courte, et Gomez eut du mal à s’y adapter face à un public insensible à ses efforts. Pinchazo - Entière.

Le quatrième sorti en piste avec le frein à main bloqué, et c’est finalement sous le fer qu’il révéla sa bravoure à quatre reprises. Brindis à Manolo Vanegas. Muleta en main, le combat s’avèra difficile face au danger permanent de Clavetuerto. Gomez del Pilar abdiqua, peut être un peu trop rapidement, et se débarrassa de son opposant. Epée caida.

 

Javier Jimenez prit d’entrée avec soin dans son capote le Dolores avant de le mener par trois fois au cheval. La faena manqua cruellement d’intérêt et de transmission : JJ fut peu inspiré et la justesse de force de Yegüizo ne l’aida pas. Pinchazo – Entière.

On retrouva à la sortie du cinquième en piste le comportement typique du Dolorès Aguirre : manso, fuyard, visitant les 4 coins du ruedo. Malheureusement à la pique ce fut différent : Botero ne s’y employa pas, et sortant vite seul. Muleta en main Javier Jimenez se trouva vite en difficulté face aux mauvaises intentions et à la charge courte de son opposant. Entière caida.

 

Miguel Angel Pacheco connaissait déjà Vic pour y avoir brillé novillero mais également les Dolores pour avoir croisé leur chemin en novillada à Boujan. Cela faisait toutefois un bien maigre bagage pour affronter les monstres de la Dehesa Fria. Le voilà donc face à Cigarrero, né en octobre 2013, un manso qui rongea son frein lors des trois rencontres avec la cavalerie Garcia. Brindis au public d’une faena que MAP étira en longueur face à un toro sans possibilité. Entière tendida – Descabello.

 

Il fallut donc attendre « Voluntario » le bien nommé pour que la corrida du jour prenne une toute autre tournure, celle qui fait l’Histoire de la tauromachie à Vic Fezensac. Le Dolorès est superbe et impressionne dès son entrée dans le ruedo. Violent sous le fer, il réalisa le énième batacazo de la journée lors de la première rencontre, sur les deux suivantes il s’employa également. Bel effort des banderilleros pour officier face à un tel adversaire à la fixité fort relative. Alors que l’inquiétude s’installait pour le déroulement de la faena du jeune Pacheco, il réalisa une série de derechazos d’anthologie qui firent rugir les tendidos. Le maestro de la Linea de la Concepcion s’appliqua avec courage et volonté réussissant à tirer de valeureux muletazos sur les deux cornes du Dolores. Il aurait dû prendre l’épée après avoir lidié héroïquement, mais Pacheco étira sa faena et se fit cueillir : voltereta sans gravité, plus de peur que de mal. Engagement total a matar. Entière.

 

En même temps que les applaudissements d’admiration crépitaient, le Président du Club Taurin Vicois confirmait la grave blessure de Roman et annonça que suite à sa prestation Miguel Angel Pacheco venait de se gagner l’entrée au cartel du lendemain face aux Pedraza de Yeltes. ¾ d’arènes

 

Reseñas : Vicente, photos www.photoslouise2z.com

Vic : La concours

 

 La Quinta, Tito Sandoval et Lopez Chaves, le trio gagnant.

-Rafaelillo (bleu Lamelas et or) : double silence

-Domingo Lopez Chaves (nuit de Chine et or) : oreille et silence

-Alberto Lamelas (bleu Rafaelillo et or) : vuelta et salut

 

La traditionnelle corrida concours vicoise démarra tambour battant et ne manqua pas d’intérêt avec ses 6 participants de présentations superbes, malgré des comportements divers en piste et le jeu plus ou moins incertain des picadors… 

Suite à  la grave blessure de Manuel Escribano deux semaines auparavant à Madrid, l’aficion vicoise retrouva avec plaisir un de ses héros favoris : Alberto Lamelas.

 

Saltillo : « Soriano », n°47, cardeño, né en 01/14. Ce toro d’ouverture réalisa le premier batacazo de la matinée au cours d’un tercio de piques durant lequel Esquivel réalisera une abominable et inacceptable prestation lors des 4 rencontres. Muleta en main Rafaelillo s’adapta sans trop forcer au manque de fond de son toro, le sollicitant beaucoup à la voix. Trois pinchazos – entière caida.

La Quinta : « Matablanca », n° 83, cárdeno oscuro, né en 10/13. Le trio gagnant réalisa LE tercio de piques référence. Bien mis en suerte, et bien piqué, Matablanca s’employa, poussa en brave et envoya au tapis lors des deux premières rencontres Tito Sandoval et son cheval Ali. Les arènes rugissent et glorifient leur Dieu Toro, et ses serviteurs du moment. Lopez Chaves toujours puesto et technique profita de la noblesse du Quinta, surtout de la corne droite, car à gauche cela ne passait pas. Entière avec engagement. Vuelta al ruedo posthume.

Partido de Resina : « Excitado », n°17, cárdeno oscuro, né en 01/15. Une estampe ! Le maître des lieux qui ne cessa de toiser son monde. Alberto Lamelas le reçut de deux largas de rodillas, avant qu’il ne vienne par trois fois au cheval sans franchement pousser. Le toro est noble, et malgré sa tête haute s’engage dans les passes de Lamelas télécommandées depuis le callejon par Tomas Campuzano. Alberto réalisa de profonds muletazos sur la corne droite avant de faillir épée en main. Pinchazo – Entière caida – trois descabellos.

Pagès Mailhan : « Judio », n°566, colorado ojo de perdiz, né en 05/15. Armé de deux poignards, il ne s’employa pas lors des trois rencontres règlementaires. Il s’avéra noble mais faible dans la muleta peu convaincante de Rafaelillo.

Flor de Jara : « Corchaito », n°45, cardeño oscuro, né en 12/14. Si le toro impressionna lors de la première rencontre, avec un nouveau batacazo, il fut plus réservé et mal piqué lors des deux suivantes. Au troisième tiers le Flor fut fade, manquant de transmission et malgré les efforts de Domingo qui essaya, même un peu trop longuement, rien n’y fit. Entière tendida.

Los Maños : « Joterito », n°37, negro entrepelado, né en 02/15. Le premier tercio fut assez brouillon et ne permit pas de réellement voir les qualités ou les défauts du toro au cours des trois rencontres. Alberto Lamelas s’appliqua muleta en main profitant de la bonne charge du Maños et fit preuve d’une certaine douceur dans ses muletazos qui ravirent ses fans inconditionnels et même les autres. Dans d’autres mains plus expertes, la faena aurait pu gagner en intensité, mais nous découvrons une nouvelle tauromachie chez Alberto, enhorabuena. Malheureusement au moment de vérité : deux pinchazos-entière caida. Ovation vicoise chaleureuse.

 

4/5 d’arènes  Menace de pluie et poussières sahariennes dans le ruedo Salut du banderillero Ivan Garcia sur le toro de La Quinta

Reseñas : Vicente, photos www.photoslouise2z.com 

Vic : Les Cebada Gago

 

 Intéressants Cebada

-Octavio Chacon (ciel soutaché de noir et or) : Double saluts au tiers

-Ruben Pinar (marine et or) : Silence et sifflets

-Thomas Dufau (ciruella et or) : Oreille et oreille

A l’issue du paseo un vibrant et affectueux hommage fut rendu à Manolo Vanegas, l’unique torero à avoir pris l’alternative à Vic, miraculé des ruedos à la volonté incommensurable et à Denis Méliet, gascon j’goteur, disparu il y a quelques jours. En barrera sol trônait le célèbre tablier rouge du restaurant le J’go.

Pour leur retour dans ces arènes Joseph Fourniol les ‘’Herederos de Don José Cebada Gago’’ nous gratifièrent d’un lot à la présentation irréprochable : avec du trapio, des cornes astifines, des pelages divers et variés, et un comportement en piste au niveau de ce que l’on attend d’un toro bravo avec caste et noblesse. Ils furent âpres et exigeants mais pas intoréables pour peu que l’on veuille s’y mettre devant et ne pas jeter l’éponge. Ils s’employèrent tous sous le fer, mais leur bravoure fut difficilement mesurable tant les tercios de piques furent mal officiés. Quel gâchis !

 

Octavio Chacon eut la lourde tâche d’ouvrir cette course avec Gaspachero, après trois rencontres équestres, il brinda  à Manolo Vanegas une faena qui alla a menos. Octavio fut brusque et sur le reculoir. Entière caida.  Avec Espabilado, sûrement le plus encasté du lot, ce ne fut guère mieux. Brindis à Yann le responsable de la porte du toril, d’une faena au cours de laquelle Chacon fit preuve de courage faute de pouvoir faire mieux. Que pena ! Quatre pinchazos – entière caida. Sa temporada 2019 n’est pas à la hauteur des précédentes. Toujours un remarquable chef de lidia.

 

Ruben Pinar qui est rentré dans le circuit des « corridas dures » depuis déjà plusieurs temporadas laissa passer ses deux toros. Face à Ventero il fut fuera de cacho toute sa faena, toreant sur le voyage et regardant passer le train. Faillite aux aciers.  Avec le « 40 » qui prit 4 piques, bis repetita, la faena de Ruben tourna au vinaigre et il l’expedia ad patrem d’un vilain bajonazo.

 

Dès le tercio de piques Fandango ira a mas au cours des 3 rencontres. Thomas brinda à Manuel Rodriguez « El Mangui » banderillero hors norme de San Lucar victime d’un AVC en 2013. En début de faena, ce fut le Cebada qui mena la danse avant que Thomas Dufau ne réalisa quelques bonnes séries. Bel engagement à l’épée. Pétition minoritaire, oreille accordée incompréhensiblement par la présidence lourdement sifflée. Thomas, avec raison, l’abandonna à son peon avant d’engager sa chaleureuse vuelta.  Le dernier toro, né en octobre 2013 ( !) fut fort mal piqué. Thomas brinda à Manolo Vanegas une faena qui démarra mieux que la précédente. Le landais profita de la charge de Quejica en le citant de loin. Thomas s’appliqua, mit du cœur à l’ouvrage mais le Cebada permettait plus encore. Entière.

 

Salut à l’issue de la course d’Alberto, le mayoral de Cebada Gago  Saluts des banderilleros Abraham Neiro Campos et Manolo de los Reyes au 6ème.  2/3 d’arènes, les absents ont toujours tort. Temps estival

 

Reseñas : Vicente, photos www.photoslouise2z.com 

Vic : La novillada

 

 Déception ganadera !

-Andrés Lagravère ‘’El Galo’’ (ciel du Gers en deuil) : Silence et sifflets

-Dorian Canton (Bleu de France et or) : Oreille et oreille

 

Les Retamar se suivent mais malheureusement ne se ressemblent pas : ceux d’ouverture de ce Pentecotavic 2019, de bons trapios, manquèrent dans l’ensemble de force et de transmission à l’instar de leurs frères de la temporada précédente dans ces mêmes arènes.

 

Le premier Retamar ne s’employa pas lors des deux rencontres. Le franco-mexicain se chargea du second tercio. El Galo brinda au public d’abord, puis à Manolo Vanegas, l’invité d’honneur de la Féria, ensuite. Le novillo manqua de force et de charge et se mit rapidement sur la défensive au cours d’une faena où novillo et novillero allèrent ensemble a menos. Deux pinchazos – 2/3 de lame.  Lors de la première pique le troisième Retamar fit illusion en s’employant, il n’en fut rien sur la seconde. Le tercio de banderilles sera conjointement réalisé par Andrés et le trop rare David Adalid. El Galo et son Retamar peinèrent à accorder leur violon, le novillero se retrouvant trop souvent sur le reculoir. Débâcle aux aciers.

 

Dorian Canton attaque la dernière ligne droite avant son alternative bayonnaise à la fin du mois prochain. Son premier Retamar paru intéressant  d’abord dans la cape de Dorian où il embistait allègrement, puis lors de la seconde rencontre avec le lancier et enfin lors de l’entame de la faena en venant de loin dans  l’étoffe. Tous les espoirs étaient permis … malheureusement le novillo réduisit sa charge et il ne se passa plus grand-chose en piste jusqu’à un coup d’épée magistral qui justifia à lui seul la sortie du pañuelo au palco.  L’ultime Retamar réalisa un premier tercio sans éclat, lors de l’entame de sa faena par cambiadas changées dans le dos, novillero et novillo se retrouvèrent tous les 2 aux sols en plein centre du ruedo suite à un croche-patte. Ce Retamar semblait permettre, mais Dorian resta trop sur le passage et en retrait sans s’imposer jusqu’à une bonne série de muletazos sur la corne droite. Dommage la messe était dite. Après une estocade impressionnante d’engagement, de sincérité et d’efficacité, bien qu’un peu caida, le public obtint l’oreille de la sortie en triomphe.

 

Salut du banderillero Manolo de Los Reyes au 4ème novillo.  A noter la présence de la cuadra de caballo Garcia en remplacement de celle d’Alain Bonijol dont les chevaux sont actuellement en quarantaine. Demi-arène. Temps agréable.

 

Reseñas : Vicente, photos www.photoslouise2z.com