Feria de La Madeleine 2023 :  Mont De Marsan

Reseñas : Nadine Regardier, photos Michel Volle

Final compliqué mais intéressant.

 

Six toros de Pedraza de Yeltes

-Rafaelillo (violet et noir) : salut – avis et vuelta.

-Alberto Lamelas (marine et or) : salut – avis et silence.

-Thomas Dufau (bleu nuit et noir) : avis et silence – 2 avis et salut.

Président : J.Ferro Mugica. Casi lleno. Soleil et nuages.

Bien présentés, les Pedrazas ont supporté des piques sérieuses en 16 rencontres avec moins d’entrega dans le peto et plus de violence que ce que l’on pouvait espérer au vu des années précédentes, peu de noblesse également au dernier tiers où la plupart se sont avérés compliqués voire très dangereux comme le cinquième mais intéressants pour l’aficionado toriste. Une exception, le quatrième brave et noble qui aurait permis à Rafaelillo de couper une oreille sans son échec a la mort. A l’arrivée, une tarde riche en émotions, grâce aux toros, aux toreros qui n’ont pas fui leurs responsabilités et grâce également à l’hommage rendu à Thomas Dufau qui faisait ses adieux au Plumaçon.

Le premier Pedraza, juste de forces, pousse mollement sous une première pique avant de sortir seul de la seconde. Rafaelillo attaque en mode guerrier une faena face à ce toro qui n’a pas une grande charge mais qui affiche un fond de noblesse qui aurait mérité un peu plus de douceur que ce trasteo brusque et électrique. Entière basse. Le quatrième charge avec alegria de plus en plus loin et pousse en trois rencontres, la dernière à pique levée. Cette fois la tauromachie de Rafaelillo s’accorde mieux avec la charge encastée du Pedraza, la faena est enlevée, sincère et porteuse d’émotion, hélas la mise à mort défaillante e prive de ttrophée. 2 pinchazo et bajonazo.

Par deux fois, Alberto Lamelas ira attendre ses adversaires à portagayola. Le second Pedraza charge mais ne pousse que par a coups dans le peto. Lamelas réalise une faena très honorable face à ce toro peu clair dans sa charge, réticent à gauche, en lui servant des séries droitières de poids et des naturelles méritantes qui lui occasionneront d’ailleurs une voltereta impressionnante. Media tendida. La seconde Portagayola face au cinquième se solde par un premier désarmé violent, le second se produisant après une série de véroniques et obligeant Lamelas à plonger dans le callejon. Plus violent que brave en deux rencontres poussées, la première sur plusieurs mètres jusqu’aux tablas, le Pedraza se fait prier pour une dernière petite pique anodine. Le piquero Antonio Garcia est applaudi. Au dernier tiers, le toro derrote violemment dans la passe et ne laisse guère le temps à Lamelas de se replacer entre deux passes. Ce dernier guerroie un moment avec courage face à ses assauts mais on le sent à bout de forces et il écourte.1/2 bajonazo et trois descabellos.

Le troisième Pedraza, violent en trois rencontres, sort seul des première et dernière. Débutée par une jolie série de doblones , la faena de Dufau a du mal à peser au départ sur un adversaire qui se laisse faire à droite mais plus compliqué à gauche, il réussit à s’affirmer cependant petit à petit, concluant sur une bonne série sur chaque corne suivies de manoletinas. ½ trasera tendida et descabello. Le dernier chasse dans le callejon à sa sortie. Ovation à Alberto Sandoval pour un bon tercio de varas en trois temps, le toro chargeant et poussant sur une corne avec violence à chaque fois. Avec la muleta, Dufau s’applique à tirer parti des possibilités offertes par ce dernier Pedraza qui sans être extraordinaire se laisse faire, on le sent de plus en plus à l’aise et sa faena va a mas, se terminant sur de jolies naturelles de face et pieds joints. On se dit qu’il va faire ses adieux sur une bonne note mais patatras, la mise à mort est laborieuse. 6 pinchazos et entière trasera. Malgré sa réticence, ses peones l’obligeront à faire une vuelta par ailleurs très fêtée pour sa dernière apparition et c’est sur les épaules d’abord de Lamelas, ensuite de Rafaelillo qu’il quittera les arènes.

 

Observations : Salut des banderilleros Mathieu Guillon et JJ Dominguez au 3ème et de Victor del Pozo au 5ème. Au 6ème, brindis émouvant de Thomas Dufau à toute sa cuadrilla ainsi qu’à son apoderado. Comme pour Lopez Chavez, il a reçu un hommage de la ville à l’issue du paseo et a reçu lui aussi une bouteille d’armagnac.

Clémente, torero !

 

Six toros de La Quinta

-Daniel Luque (vert sapin et noir) : avis et oreille – oreille.

-Emilio de Justo (bordeaux et or) : silence – 2 oreilles.

-Clemente (bleu roi et or) : avis et silence – oreille.

Président : M.Labarthe. Chaud et ensoleillé. No hay billetes.

Vuelta au cinquième toro Corchaito

Des toros inégalement présentés, avec en particulier un premier maigrichon, un troisième anovillado mais un dernier par contre magnifique. Peu spectaculaires au cheval avec des secondes piques la plupart symboliques, ils ont déçu par leur manque de piquant et de transmission au dernier tiers. Meilleurs les deux derniers mais une vuelta non justifiée au cinquième qui affichait tout de même des signes de mansedumbre. Beaucoup plus de satisfaction par contre du côté des toreros qui chacun dans leur style, ont rempli amplement leur contrat. Si Luque et De Justo sont repartis avec deux oreilles, c’est bien Clemente qui après une double cornada et une seule oreille, est sorti pour l’infirmerie sous les acclamations du public debout : « torero ! »

Devant le premier La Quinta, juste de trapio et anodin au cheval, Luque nous fait la démonstration de sa maestria lors de longues séries naturelles templées en guise d’introduction, s’enroulant ensuite le toro autour du corps dans d’ interminables derechazos en redondo, pour terminer sur les incontournables luquesinas. Une faena magistrale, il manquait juste un toro avec un peu de piquant…..Entière tombée. Le quatrième s’anime un peu sous la première pique et charge à nouveau pour une rencontre symbolique. Au dernier tiers, il a une charge de limace, Luque fait ce qu’il peut avec un peu plus de succès sur le piton droit mais ça ne transmet guère. L’épée par contre est foudroyante et valait l’oreille à elle seule.

Le second La Quinta est châtié sévèrement, en mettant un peu les reins sous la première pique et en restant sur une corne sous la seconde carioquée. De Justo débute sur de jolis doblones et enchaîne sur de vibrantes séries droitières qui mettent en valeur la charge du toro. Le passage à gauche s’avère plus compliqué et moins convaincant, il ne s’y attarde pas mais n’arrivera plus à retrouver le bon tempo initial et sa faena ira a menos. Entière décisive. Il va afficher une réelle envie de triompher face au cinquième qu’il va réceptionner à portagayola, enchaînant sur une série de chicuelinas très ajustées. Le toro, mis en suerte par chicuelinas marchées, s’emploie sous une première pique sévère, prenant la seconde pour la forme. Avec une envie qui n’a pas diminué, Emilio de Justo attaque à genou une faena de très haut niveau lors de muletazos épurés et templés sur les deux cornes, mettant à profit la charge suave d’un adversaire qui donnait quelques signes de vouloir s’échapper mais qu’il a su garder dans sa muleta, le tout accompagné magnifiquement par l’orchestre qui a été ovationné en milieu de faena. Entière foudroyante après pinchazo, les deux oreilles tombent, la vuelta étonne.

Le troisième est sifflé pour son peu de trapio. Anodin au cheval, il manque aussi de classe dans la muleta mais après une belle entame par doblones rématée au centre, Clemente va réaliser une faena variée, à la fois technique et esthétique, supérieure sur le piton droit, où il enchaînera des muletazos très allurés avant que le toro ne baisse de régime et tente de s’échapper en querencia. Il signe une superbe série de poncinas pour finir. Trasera tendida et deux descabellos.

Il reçoit le magnifique dernier par trois faroles de rodillas, le dernier au centre. Anodin au cheval, le toro affiche au départ une charge désordonnée que Clemente, bon technicien mais aussi très artiste, va très vite améliorer en le citant de loin pour l’embarquer dans sa muleta lors d’une faena vibrante et très inspirée, une faena pour l’histoire, difficile à décrire, dans un accord parfait avec le toro et sans une fausse note, transmettant beaucoup d’émotion sur les gradins. Malheureusement, il est pris à l’entrée a matar et reçoit deux cornadas (cuisse et mollet). Boitant et grimaçant de douleur, il a le pundonor de revenir tuer son toro, se mettant en danger par son incapacité à courir en cas de problème (pinchazo, entière et descabello). Il sort pour l’infirmerie sous les acclamations du public debout « torero ! torero ! »

 

Observations : Salut de Juan Contreras au 4ème. Luque et De Justo sont sortis à pied avec deux oreilles chacun, comme il se doit quand un compagnon de cartel est blessé.

Novillada : Une matinée intéressante.

 

Six novillos de Cuillé

-Solalito (marine et or) : vuelta – silence.

-Nek Romero (noir et or) : oreille – oreille.

-Tristan Barroso (bleu ciel et noir) : vuelta – 2 oreilles.

Vuelta posthume de Bandolero, le second.

Président : M.Dabadie. 1/2 arènes. Temps estival.

Des novillos avec du tamaño et bien armés excepté le troisième plus léger et plus commode et le quatrième à la corne droite éclatée et qui saignait. Se défendant la plupart dans le peto avec une seconde pique pour la forme, seul le second, le meilleur et le plus complet du lot s’est vraiment investi dans le peto. Le quatrième était un manso perdido, les suivants, mansos également ont donné du jeu dans la muleta et permis à Nek Romero et Tristan Barroso de couper des oreilles et de sortir par la grande porte.

Devant le premier novillo violent à droite mais qui se livre avec une charge claire sur l’autre piton, Solalito va construire une faena agréable, essentiellement gauchère, faite de naturelles liées avec temple et relâchement, la dernière série de face et pieds joints, malheureusement mal conclue à l’épée, ce qui le privera de trophée. ¾ basse et trasera. Il écourte devant le quatrième, très vilain de tête, qui se livre avec réticence et violence dans les passes et bataille dans la muleta avant d’aller se coller rapidement aux tablas où Solalito aura du mal à l’estoquer. 2 pinchazos, 1/3 de lame et descabello. Solalito a banderillé ses deux opposants avec un certain succès.

Nek Romero manie avec élégance le capote pour recevoir le second Cuillé dont il va soigner la mise en suerte au cheval. Le novillo va pousser la cavalerie sur plusieurs mètres lors de la première rencontre et charge une deuxième fois avec entrain mais à pique levée. Le valencien attaque sa faena par naturelles plein centre en faisant venir le Cuillé de l’autre côté de l’arène, il exploitera ensuite la charge noble et encastée de son adversaire sur deux belles séries droitières mais sa prestation ira a menos lorsqu’il reprendra la gauche. Pinchazo et ¾ de lame. Le cinquième n’a pas la même classe et lorgne vers les planches, Romero parvient à le garder dans sa muleta et à enchaîner de bons muletazos à droite, il pèse moins sur l’autre piton et termine sa faena dans la querencia du novillo. Pinchazo. Entière caidita.

 

Le troisième Cuillé est noble mais juste de force. Après un bon début sur la corne droite, on a vite l’impression que Tristan Barroso prend plus la pose qu’il ne pèse sur le novillo qui cherche de plus en plus les tablas où se terminera la faena. Entière tombée concluante. Il sera plus convaincant face au dernier qui finira aussi aux planches mais qu’il réussira à garder davantage au centre, avec en particulier des séries droitières très allurées. Entière légèrement tombée et concluante. La deuxième oreille ne s’imposait pas.

Un défilé de mansos.

 

Six toros de Cebada Gago

-Domingo Lopez Chavez (framboise et or) : silence –silence.

-Fernando Robleño (moutarde t or) : silence- vuelta.

-Jésus Enrique Colombo (marine et or) : oreille – vuelta

Président : M.Sicet. Soleil. Casi lleno.

Bien présentés avec des armures conséquentes, les toros de Cebada Gago sont tous sortis mansos, creux et inintéressants à part un peu le cinquième, lors d’une tarde placée pour la troisième fois sous le signe de l’ennui dont on retiendra la deuxième faena de Robleño, les deux estocades de Colombo et l’hommage rendu à Lopez Chavez qui faisait ce jour là ses adieux à l’aficion française. Le reste est à oublier.

Le premier Cebada Gago met un peu les reins sous une première pique suivie d’un seconde plus discrète et arrive aplomado au dernier tiers. La faena à mi hauteur de Lopez Chavez manque d’entrega et de transmission, surtout sur la corne gauche plus âpre. Entière. Le quatrième pas franc du collier dans le capote s’intéresse au callejon dès sa sortie et se défend dans le peto en deux rencontres. Guère mis en confiance par ses banderilleros qui posent les bâtonnets l’un après l’autre sur le mode sauve qui peut, Lopez Chavez, après de courts tâtonnements sur les deux cornes, se débarrasse rapidement de cet adversaire peu amène d’un bajonazo de gala, confirmant de la sorte qu’il était temps pour lui de prendre une retraite bien méritée.

Robleño fixe au centre par une jolie série de véroniques le second toro qui prend deux puyazos sans s’employer. Il ne réalisera rien de transcendant face à cet adversaire distrait et court de charge, quelques derechazos méritoires, une seule série gauchère moins convaincante et une mise à mort approximative. Pinchazo hondo et descabello. Le cinquième Cebada prend trois piques en manso, ruant dans le peto et sortant seul des première et troisième rencontres. Au denier tiers cependant, il charge la tête haute mais affiche plus de caste que les autres et Robleño lui servira une faena courte, sobre, efficace et d’un intérêt croissant sur les deux cornes malheureusement mal conclue avec les aciers. ½ tendida et 4 descabellos.

Le troisième Cebada sort de deux mauvaises piques en cherchant le toril. Le tercio de banderilles est plus spectaculaire qu’orthodoxe avec deux paires à toro passé. Face à cet adversaire juste de force, qui charge court et sans classe, Colombo réalise une faena laborieuse, soporifique et sans grand engagement qu’il va conclure d’une estocade peu académique dans son exécution car sans véritable mise en suerte mais d’un résultat fulgurant. L’oreille est généreuse. Manso également le dernier de la tarde mieux banderillé qu’il s’évertue avec un succès mitigé à garder dans la muleta alors que ce dernier affiche un intérêt marqué pour le toril. Recibir concluant en deux actes.

Observations : Domingo Lopez Chavez qui faisait ses adieux à l’aficion française s’est vu remettre une bouteille d’armagnac en piste à l’issue du paseo.

 

Une tarde sans toros.

 

Six toros de El Pilar

-Sébastien Castella (blanc et argent) : silence – avis et silence.

-Daniel Luque (bleu ciel et or) : avis et 2 oreilles –avis et silence.

-Dorian Canton (chocolat et or) : oreille – silence.

Président :M.Capdeville. Temps couvert. Lleno.

Très justes de présentation et desiguales (le premier particulièrement avec un tête indigne d’une place de première catégorie), épargnés au premier tercio avec des premières piques la plupart légères et des secondes pour la forme, manquant de force, de race et de charge au dernier tiers, les toros de El Pilar ont rendu soporifique cette tarde dont on ne retiendra que les deux premières faenas de Luque et Dorian Canton. Castella était là sans y être vraiment.

Le premier Pilar, vilain de tête, est piqué pour la forme. Castella entame sa prestation par de savoureux doblones, amples et suaves, mais sa faena se délite rapidement avec un toro qui cherche de plus en plus à sortir de la muleta sans qu’il parvienne à l’en dissuader. C’est long, fastidieux et accompagné par une musique entraînante tout à fait inappropriée tout au long de la faena. ¾ concluante. Le quatrième s’anime un peu sous la première pique avant une seconde homéopathique. La faena débute à nouveau magistralement par statuaires, trincheras et pecho mais le toro va très vite raccourcir sa charge, on verra encore quelques jolies naturelles mais la mayonnaise ne prend pas, et le trasteo marginal, laborieux et heurté du biterrois s’éternise sans raison pour se terminer sur une vilaine épée trasera et basse.

Le second Pilar prend une petite pique cabeceando avant de sortir seul de la seconde. Formidable maestria de Daniel Luque qui à partir de rien va faire quelque chose, qui d’un toro manso, sans force ni race va faire un partenaire qui lui permettra de signer une faena à la fois très technique et allurée, nous faisant presque oublier la piètre qualité de l’opposant, un peu comme savait le faire Ponce en son temps. Superbe série de luquesinas en guise de signature mais une épée basse qui n’aurait jamais du laisser tomber la deuxième oreille. Le miracle ne se répètera pas avec le cinquième faible et sans charge, quelques jolis muletazos mais cette fois Luque ne parviendra pas à tirer le toro vers le haut et il fait trop durer. Entière trasera al encuentro.

Bravito mais économisé au premier tiers en deux rencontres, le troisième Pilar bien que faible ne manque pas de noblesse Dorian Canton va l’exploiter en début de faena sur de très bonnes séries droitières enchaînées avec aisance et le corps relâché, c’est un peu moins limpide à gauche puis le toro baisse, commence à se défendre et le prend sans mal sur une naturelle. Il parvient cependant à redonner de l’élan à sa faena et termine sur un estoconazo fulgurant qui lui permet de couper une oreille bien méritée. Le dernier toro ne prend qu’une pique après une rencontre à vide. Canton va faire l’effort et batailler un moment face à ce Pilar dont il n’y a pas grand-chose à tirer, qui charge court et n’humilie pas dans la passe. Pinchazo hondo, metisaca et entière.

Obesrvations : Le troisième Pilar a été renvoyé aux corrales pour boiterie et a été remplacé par le sixième tandis que le sobrero (le plus armé…) sortait en dernière position. Les banderilleros Juan Contreras et Jesus Arruga ont salué au 5ème.

Yon Lamothe devient le 72ème matador français.

 

Toros de Garcigrande et Domingo Hernandez (1er et 5ème) pour

-Andres Roca Rey (carmin et or) : oreille et oreille après avis

-Tomas Rufo (gris et or) : silence et silence après avis

-Yon Lamothe (blanc et or): salut et oreille

Président : M. Lanati. Soleil et nuages. Lleno.

Toros inégalement présentés en poids et en armures (les trois premiers particulièrement commodes), sans grande classe au cheval à part le sixième qui s’est avéré le plus complet et le plus intéressant du lot, les autres manquant de force, affichant une noblesse fade sans aucun piquant et s’éteignant rapidement.

Yon Lamothe est donc devenu le 72ème matador français, recevant l’alternative chez lui des mains du numéro un du moment. Malheureusement son toro d’alternative ne lui a pas permis de briller. Sa faena appliquée devant un Domingo Hernandez peu armé, faible et insipide qui s’est rapidement éteint ne pouvait guère transmettre sur les gradins. La mise à mort n’a rien arrangé. Pinchazo et metisaca delantera et basse. Le sixième lui a permis de se rattraper et s’il a eu un peu de mal en début de faena à trouver le sitio face à cet adversaire brave au cheval et qui chargeait de loin et franchement dans la muleta, il a réussi peu à peu à canaliser sa fougue et à s’imposer, réalisant en particulier de très bonnes séries droitières. Pinchazo et entière caidita. Le toro résiste jusqu’au bout et meurt debout.

Roca Rey ne se « décarcasse » pas au capote pour recevoir son premier toro affublé de cornes ridicules qui prend deux puyazos en se défendant, par contre il signe une très joli quite par chicuelinas après celui de Tomas Rufo et sa supériorité est écrasante. Ce toro ressemble beaucoup au premier, faible, d’une noblesse fade et accommodante, en bon professionnel il va faire le job et adapter sa faena aux conditions de l’adversaire. Entame par le haut, on le laisse respirer entre des séries des deux mains joliment dessinées mais sans se tacher le costume, final encimista par dosantinas and co. Entière dans le rincon concluante. Le président résiste avec raison à la pétition bruyante de la seconde oreille. A quelques détails près, qui peuvent être savoureux, la seconde faena devant le quatrième se construit sur le même modèle. Rien de notable au capote à la sortie du toro, mise en suerte négligée au premier tercio mais joli quite par tafalleras et gaoneras et ensuite des muletazos allurés adaptés au manque de force de l’adversaire, le tout manquant d’entrega et de transmission et la faena s’éternisant devant un toro éteint avec un avis avant d’aller chercher l’épée. Même estocade concluante dans le rincon. Tomas Rufo réalise une faena marginale et sans aucun relief face à un premier adversaire faible, manso au cheval, qui charge court et au pas dans la muleta. Pinchazo et entière tombée. Le cinquième toro fait illusion en poussant la cavalerie sur plusieurs mètres le long des planches avant de prendre une seconde pique cabeceando. Décentrée et ennuyeuse le seconde faena de Tomas Rufo ne laissera pas plus de souvenirs devant ce toro qui manque de race, n’humilie pas dans la muleta et s’éteint petit à petit. 2 pinchazos et ¾ de lame. 

Observations : Salut de Mathieu Guillon et Manolo de los Reyes au premier.


Feria de La Madeleine 2022 :  Mont De Marsan

Reseñas : Nadine Regardier, photos Michel Volle

Thomas Dufau et le mayoral de Pedraza a hombros.

 

-Domingo Lopez Chaves (brique et or) : avis et salut – avis et silence.

-Alberto Lamelas (vert pomme et or) : avis et oreille – avis et silence.

-Thomas Dufau (bleu nuit et  or) : oreille – avis et oreille.

Président : Bernard Ciset. Lleno. 40° au soleil. Vuelta du 3ème (Jacobo) et du 6ème ( Deslumbrero). Salut des piqueros  German Gonzalez et Esquivel au 3ème et 6ème.

Salut des banderilleros Mathieu Guillon et JL Neiro au 3ème et  Chacon au 4ème.

Thomas Dufau est sorti a hombros avec le mayoral Curro Vazquez.

 

Six toros de Pedraza de Yeltes, homogènes de présentation,  beaux, hauts, forts, puissants et encastés, de comportements divers mais très intéressants dans l’ensemble. 15 rencontres au cheval avec deux tercios de varas  plus particulièrement mémorables, l’un(3ème) par son côté spectaculaire, l’autre (6ème) par la grande bravoure du toro sous les piques, ces deux mêmes toros s’avérant également les meilleurs au dernier tiers et étant récompensés d’une vuelta posthume. Les trois toreros  n’ont pas démérité et ont même honoré leur contrat avec sérieux, mais ils n’ont pas toujours eu le recours nécessaire pour dominer tout à fait la caste de leurs adversaires. Thomas Dufau qui a eu le meilleur lot a coupé deux fois une oreille. Lamelas a lui aussi coupé une oreille au second, le  plus suave du lot, Lopez Chavez a du se contenter d’un salut.

Le premier toro  charge avec force la cavalerie pour deux bonnes piques poussées .  Faena sérieuse de Lopez Chavez devant ce toro qui humilie dans la muleta  et dont il canalise la charge par un travail qui va a  mas sur les deux cornes avant  de perdre de son intensité quand le toro  baisse de ton et se réserve dans son embestida . Entière et descabello. Le quatrième a moins de qualités, il ferraille plus qu’il ne pousse en deux rencontres et arrive au dernier tiers avec  une charge courte et pas toujours claire. Lopez Chavez lui sert une faena  un peu décousue et n’a jamais vraiment réussi à trouver un terrain d’entente avec ce Pedraza. Pinchazo, demie et deux descabellos.

Le second Pedraza charge à deux reprises  sans afficher une bravoure très affirmée. Par contre, il s’avère très noble au dernier tiers et Lamelas a su exploiter la noblesse sans aspérité de ce premier adversaire, en le toréant, une fois n’est pas coutume, avec douceur et décontraction , citant de loin et enchaînant de longues séries plus particulièrement templées sur le piton droit. Très belle estocade pour finir et une oreille méritée. Le cinquième va volontiers au cheval mais s’endort un peu dans le peto ensuite. Cette fois Lamelas aura plus de difficulté  devant ce Pedraza brusque et court de charge, il parviendra  à allonger un peu son trajet  sur les deux bords sans  toutefois s’imposer totalement  et aura du mal à le mettre en suerte  pour la mise à mort. 2 pinchazos demi bajonazo et 2 descabellos.

Le troisième Pedraza  prend possession de la piste dès sa sortie. Il va d’abord prendre un refilon au piquero qui  entre en piste, avant de s’échapper du capote de Dufau pour foncer sur le cheval en place cette fois et le pousser violemment jusqu’à le faire tomber avec son cavalier. Il sort en manso de la deuxième rencontre mais revient volontiers pour un troisième assaut où il rentre tellement fort qu’il fait gicler le picador qui fait un vol plané impressionnant avant de s’aplatir au sol. Il y retournera une quatrième fois en poussant à nouveau le groupe équestre jusqu’aux planches. Musica et ovation pour le piquero et petite bronca passer cet adversaire  encasté  qui charge avec noblesse dans la muleta, il enchaînera de bonne s séries sur les deux pitons mais sa faena manquera de poder et n’atteindra pas l’intensité pour le palco qui n’a pas accordé une cinquième rencontre. Thomas Dufau ne laissera pas que l’on pouvait attendre devant un tel adversaire .3/4 basse. Oreille et vuelta avec son picador. Le sixième Pedraza  charge  la cavalerie et pousse avec  une bravoure incandescente sous trois bonnes piques  d’Esquivel. Mis en place pour une quatrième r encontre, il tarde trop et le palco change le tercio. Là encore, Dufau va s’appliquer  à exploiter la noblesse encastée du Pedraza  mais sa faena manquera  de dominio, il ne pèsera pas assez sur le Pedraza qui finira par se distraire et sortir de la muleta. Pinchazo et demie. Une oreille pas franchement majoritaire.

 

 

Des toros et une seule oreille….

 

-Antonio Ferrera (vert et or) : bronca – bronca.

-Ginés Marin (turqoise et or) : silence - oreille

-Angel Telliez (marron et or) : vuelta – 2 avis et silence.

Président : Franck Lanati. Casi lleno. Soleil caniculaire.

Les toros de La  Quinta, bien présentés et intéressants, ont tous été applaudis à leur sortie ainsi qu’à l’arrastre. S’employant peu au cheval  en 13 rencontres, ils auraient du par contre permettre une jolie récolte d’oreilles car ils se sont avérés  encastés et d’une grande noblesse au dernier tiers, à l’exception du dernier très compliqué.

Le comportement d’Antonio Ferrera  qui avait tout de même deux contrats à la Madeleine, a été tout à fait inadmissible. Il a gâché deux très bons toros  de façon inexplicable et a récolté deux broncas majuscules amplement méritées. Pourtant ça commence pas trop mal devant le premier qui fait l’avion dans les passes et charge avec une belle noblesse, mais au bout de trois séries et sans même prendre la gauche, à la surprise générale, il va chercher l’épée  et loge une entière basse suivie d’un descabello. L’ovation au toro est proportionnelle à la bronca au torero. Le quatrième toro sort vite et  seul de la première rencontre, pousse à la seconde et soulève le cheval, troisième rencontre sans histoire. Cette fois  il n’y a même pas un début de faena à sauver du naufrage, c’est la déroute totale. Ferrera n’a pas voulu (ou pas pu ?) voir ce toro qui pourtant  ne présentait aucune difficulté majeure et  venait sans problème dans la muleta. Entière concluante et re-bronca.

Le second La Quinta s’emploie moyennement en deux rencontres et charge avec beaucoup de classe dans la muleta de Ginés Marin qui  exploite à son avantage la noblesse de son adversaire sur le piton droit mais se laisse un peu déborder sur l’autre corne où il torée avec un bras télescopique et  sans peser  suffisamment. Entière tombée et descabello. Sa seconde faena face à l’excellent cinquième sera plus aboutie et composée de belles séquences sur les deux cornes enchainées avec beaucoup de temple, de douceur  et de limpidité. Demie et descabello.

Angel Telliez réalise une faena sérieuse, dans un style classique et d’une grande sobriété, en ne toréant pratiquement que de la gauche, mais il  a du mal à transmettre devant le  troisième La Quinta, le plus fade du lot.  Pinchazo et ¾ de lame. Le dernier est un vrai santa Coloma qui n’arrête pas de marcher et se retourne vivement dans la muleta avec des intentions pas toujours bienveillantes, obligeant le torero à bouger sans arrêt entre les passes. Teliez lui set une faena itinérante qui finit un peu en chiffonnade avec les manoletinas de conclusion. Il évite de justesse les troisième avis. ¾ de lame à la huitième tentative et descabello.

Observations : Salut des banderilleros Raphaël Viotti et fernando Perez au second toro.

 

Salut d’Antonio  Manuel  Punta au 5ème et Juan Navazo au 6ème.

Une matinée mitigée avec la novillada.

 

-Yon Lamothe (vert amande et or) : silence – salut.

-Alvaro Alarcon (blanc et plata) : oreille – oreille.

-Christian Parejo (blanc et plata) : salut et oreille.

Demi- arène. Président : Roman Lafitte. Soleil et nuages.

Lot de novillos de Cuillé, homogène et bien présenté.  Tous ont été applaudis à leur sortie en piste. A part pour le quatrième qui provoqua une chute, les tercios de varas ont été réduits à de simples formalités. Au dernier tiers, ils se sont  avérés maniables mais manquant de force et quelquefois de race.

A l’aise avec le capote face au premier novillo noble mais faible, Yon Lamothe réalise un bon début de faena sur le piton droit, citant de loin le novillo pour quelques enchaînements réalisés avec beaucoup de douceur.  Mais le novillo, juste de forces  malgré un premier tiers symbolique, se réserve et baisse de régime  après le changement de main, la prestation de Lamothe perd de sa limpidité, devient plus brouillonne et s’éternise.  Epée de gendarme et entière concluante. Le quatrième Cuillé est le seul à s’investir au cheval, chargeant fort à deux reprises la cavalerie et provoquant une chute lors du premier assaut. Le piquero Pedro Indurralde est applaudi et la musique est donnée. Malheureusement, ce novillo va très vite se mettre en querencia au dernier tiers et les efforts laborieux et bien trop longs du jeune novillero pour tenter de lui arracher quelques passes isolées  seront plus ennuyeux qu’efficaces. Pinchazo et entière.

Alvaro Alarcon montre de bonnes dispositions avec le capote et après une entame par statuaires avec la muleta, nous gratifie de quelques séries enchainées avec temple sur les deux bords. La suite sera plus inégale lorsque le novillo raccourcit sa charge et se défend dans les passes. Le novillero ne pèsera pas assez pour s’imposer totalement et se fera bousculer sur les manoletinas finiales. Pinchazo et entière.  Un ensemble intéressant somme toute et l’oreille est accordée. Malgré une bonne volonté évidente et quelques passages  de qualité, sa seconde faena ne parvient pas vraiment à décoller devant le cinquième novillo qui manque de race et ne pense qu’à s’échapper. Là encore, ça dure beaucoup trop. Très bonne estocade qui peut justifier l’oreille accordée.

La première faena appliquée et volontaire de Cristian Parejo a du mal à transmettre devant un novillo tardo, soso et distrait qui s’éteint rapidement. Et ça dure……2 pinchazos et entière trasera. Le dernier permet davantage bien que sans grand piquant,  Parejo  compose une faena agréable et sincère  sur un rythme soutenu qui lui permet lui aussi de couper une oreille après entière trasera et deux descabellos.

 

Observations : Salut  du piquero Pedro Indurralde  et des bandrilleros  El Monteño et Manolo de los Reyes au quatrième.

Il y avait de quoi faire

 

-Rafaelillo (bleu roi et or) : avis et salut – oreille.

-Octavio  Chacon (blanc et plata) : silence – avis et silence.

-Damian Castaño (rouge et noir) : silence – avis et silence.

Président : Bernard Ciset. Casi lleno.  Soleil et nuages.

Six toros des héritiers de Celestino Cuadri, bien présentés, lourds et armés, anodins au premier tercio, tardos et sans charge les deux premiers, donnant du jeu et plus intéressants les quatre autres.

Rafaelillo doit tirer  aux forceps  les passes d’un premier toro  tardo au démarrage et  très vite plombé. 2 pinchazos, demi- lame et 2 descabellos. Il réalisera par contre une faena  volontaire et vibrante devant le beau quatrième plus mobile et d’une noblesse exigeante, coupant la seule oreille de la tarde.1/2 tendida.

Chacon a livré un trasteo laborieux, distant et ennuyeux face au second Cuadri , un toro tardo également  et sans charge. Entière de travers et 3 descabellos. D’abord sur la reculade et sans sitio, il mettra du temps pour prendre un peu confiance devant le quatrième pourtant très maniable mais sa faena restera très en dessous de ce qu’offrait le Cuadri. Entière et trois descabellos.

Rien ne va avec le troisième. Un tercio de varas qui n’en finit pas, un tercio de banderilles désastreux avec moult passages, et , comble de malchance, ce toro qui semblait offrir des possibilités  pour la faena de muleta se retrouve dès les premières passes avec un problème de sabot  et oblige Damian Castaño à écourter. Enfin pour couronner le tout une mise à mort catastrophique. Demie basse et sous cutanée au quatrième essai et 3 descabellos.  Il va se rattraper avec le dernier, juste de force mais noble, devant lequel il compose une faena sincère sur les deux bords, dessinant les passes les plus jolies de l’après midi, plus particulièrement sur le piton gauche. Il aurait pu couper une oreille sans un nouvel échec avec l’épée. Demie plate et bajonazo.

 

Observations : Bronca injustifiée à la présidence due à une confusion dans l’attribution de l’oreille à Rafaelillo, les alguacils n’ayant  pas vu le mouchoir et ayant laissé emporter le toro avec ses deux oreilles.

Un désastre ganadero

 

-Morante de la Puebla (violet et or) : silence – silence.

-Juan Ortega (bordeaux et or) : silence – silence.

-Tomas Rufo (blanc et or) : silence – oreille.

Président : Franck Lanati. Casi lleno. Soleil.

Nous avons assisté ce jeudi à un défilé indigeste de toros, six plus un sobrero de Garcia Jimenez, très justes de présentation, manquant de race et de force,  copieusement hués à l’arrastre. On a quand même vu trois d’entre eux (1.4.5)  se coucher et être descabellés à la suite de pinchazos sans avoir d’épée dans le corps !!! Un véritable désastre ganadero.   Mais comme au pays des aveugles, les borgnes sont rois, le dernier qui était un tout petit peu moins mauvais, a permis à Tomas Rufo de couper une petite oreille pour éviter le naufrage total.

Ca commençait pourtant bien avec un Morante motivé qui reçoit au ralenti par quatre magnifiques largas suivies de trois véroniques et demie le premier Garcia Jimenez qui  a déjà fléchi à deux ou trois reprises. On retiendra de la courte faena qui suit  lenteur et  délicatesse du geste à défaut d’émotion face à ce toro faible et insipide. 2 pinchazos sans s’engager !  Le quatrième est changé pour invalidité notoire au sortir de la première rencontre par un toro du même fer  qui vaut à peine mieux et s’arrête très vite. Peu inspiré, Morante fait le minimum syndical en prenant soin  de ne pas tacher son beau costume et va chercher l’épée.  4 pinchazos  en empruntant le périphérique et le toro se couche …….

Le second Garcia Jimenez  est  soso, faible, court de charge et pas agressif. Juan Ortega essaie un peu tous les terrains du ruedo sans vraiment trouver le bon. On s’ennuie….Entière caida concluante. Il soignera l’attitude en alignant des passes mais ne parviendra pas à nous sortir de notre torpeur  face à l’insipidité et le manque de  tonus du cinquième qui lui aussi va se coucher après deux pinchazos !

 

Le troisième Garcia Jimenez  se couche tranquillement au milieu du ruedo alors que Tomas Rufo lui tourne le dos après deux séries de passes. Ce qui suit n’a pas grand intérêt. Entière desprendida. Sort enfin le sixième qu’il reçoit d’une larga de rodillas et d’une superbe série de véroniques  qui réveillent un peu le public qui du coup se met à encourager les banderilleros Carretero et Fernando Sanchez qui se prennent au jeu et posent trois belles paires avant de saluer. Sur la lancée, Tomas Rufo entame sa faena plein centre par une série de derechazos à genou et réalise une faena composée de quelques jolies séries sur les deux cornes qui manque toutefois de rythme car même si ce toro offre un peu plus de possibilités que les précédents, il va très vite aller a menos et Rufo doit le laisser reposer entre chaque série. Entière trasera concluante et une petite oreille franchement pas majoritaire.

En matinée Cristiano Torres et Manuel Roman Alvarez se partagent les prix

 

Devant une belle assemblée, environ 1/3 d’arène sous un beau ciel bleu sans nuage, Cristiano Torres et Manuel Roman Alvarez se sont partagés les prix de la novillada non piquée de la matinée. Présidence Colette Lacomme.

4 erales d’Alma Serena, Astarac, La Espera, Camino de Santiago et un cinquième eral d’Alma Serena offert par les organisateurs à Tristan Barroso, qui n’a pas eu la chance de pouvoir s’exprimer face à un novillo de l’Astarac impossible, regardant que d’un œil tous ce qui se passait dans le callejon. 

-Juanito : salut au tiers après avis

-Tristan Barroso : salut au tiers après avis et oreille

-Manuel Roman : vuelta après avis

-Cristiano Torres : oreille 

 

Juanito resta discret face à l’exemplaire d’Alma Serena. Les meilleurs moments de la matinée sont à mettre au crédit du jeune vainqueur du Bolsin de Bougue, Manuel Roman qui distilla des muletazos doux et templés très personnels face au noble eral de La Espera. Cristiano Torres dans un registre différent, très tremendiste coupa la seule oreille de la matinée car ce fut le seul à loger une épée entière efficace. Tous les autres ont connu des difficultés avec les armes. (Vuelta à los toros pour toreria)

Plus d’oreilles que de … toros

 

-Antonio Ferrera (blanc et or) : silence –silence.

-Diego  Urdiales (bordeaux et noir) : silence –avis et oreille.

-Daniel Luque (framboise et or) : 2 oreilles – oreille.

Président : Jacques  Grué.  9/10 d’arène. Nuages et soleil.

Lot desigual, quatre du fer de Victoriano del Rio et deux du fer de Toros de Cortes (3° et 4°),  manquant de race, de force  et de transmission. 11 rencontres sans éclat et  une chute provoquée par le premier Victoriano qui est allé soulever le cheval par devant.

Faenita de Ferrera écourtée devant le premier Victoriano, lourd, faible et sans race qui se réfugie rapidement en tablas. Pinchazo et entière basse par les extérieurs. Le quatrième faible et décasté ne l’inspirera pas davantage. 2/3 atravesada et descabello et quelques sifflets pour son manque de sincérité et de motivation.

Le second est un manso perdido  qui part en querencia aux planches dès les premiers  muletazos  de Diego Urdiales qui ne se montrera pas vraiment convaincant dans ses tentatives pour l’en déloger.3 pinchazos et ¾ de lame. Il se rattrape face au cinquième, le meilleur du lot, qu’il met joliment en suerte par véroniques lors d’un premier tercio sans grand  intérêt par ailleurs et manie ensuite la muleta avec beaucoup de classe lors d’enchaînements esthétiques sur les deux cornes qui auraient transmis plus d’émotion avec une marge de sécurité moins confortable. Entière trasera  engagée et descabello.

Daniel Luque  sera très au dessus du  troisième toro maniable mais qui va très vite aller a menos et réussit à faire passer une certaine émotion grâce à une faena construite intelligemment  pour tirer le meilleur de son médiocre adversaire. Entière foudroyante et une seconde oreille excessive. Le dernier Victoriano n’a pas de charge et perd les mains à plusieurs reprises. Luque fait ce qu’il peut, c'est-à-dire qu’il se met  au plus près dans les cornes et  arrache les passes une après l’autre, méritoire peut-être  mais  pas de quoi donner le frisson. Belle estocade pour finir qui pourrait justifier l’oreille.

Observations : Un discours a été prononcé en piste en défense de la corrida et  du patrimoine culturel qu’elle représente  face aux attaques de certains députés désireux de l’éradiquer.

L’écarteur  champion de France, Cyril Dunouau, s’est fait prendre violemment mais apparemment sans grand dommage par le premier Victoriano  qu’il  devait écarter.

 

Les banderilleros de Luque, Raul Caricol, Juan Manuel Perez Mota et  Alberto Zayas ont salué respectivement au 3ème et 6ème toros.


Feria de La Madeleine 2021 Mont De Marsan

1ere : Une tarde sans éclat.

 

 Quatre toros de Jandilla, un de Vegahermosa (5ème) et  un de Bañuelos (2ème sobrero sorti en 2)  Toros  bien présentés au niveau des armures et   desigual au niveau du tamaño.  12 rencontres au cheval, la seconde la plupart du temps symbolique, 2, 3 et 5 s’employant davantage sous la première pique. Maniables  mais souvent fades et sans grande caste au dernier tiers, avec un sixième plus avisé qui coûta à Thomas Dufau qui célébrait ses dix ans d’alternative une rupture de l’adducteur droit. Le second  a été changé après la première pique pour invalidité par un sobrero du même fer  lui même changé a son tour par un toro de Bañuelos après s’être cassé la patte avant gauche lors du tercio de banderillas.

 -M.A Perera (mauve et or) : salut – avis et silence.

 -Daniel Luque (rouge sang et or) : salut – silence

 -Thomas Dufau (bleu canard et or) : silence – avis et salut.

 Président : F.Lanati. Temps nuageux.  Demi-arène (jauge permise)  Salut du banderillero M.Guillon au 6ème.  Thomas Dufau a reçu la médaille d’honneur de la ville de Mont de Marsan à l’issue du paseo pour ses dix ans d’alternative.

 

Faena  ambidextre de facture classique de Perera qui n’a pas atteint de grande intensité devant un  premier Jandilla châtié symboliquement, faible, d’une noblesse fade et de charge réduite. Sa prestation  face au quatrième  andarin, distrait et qui dodeline dans la passe sera peu convaincante dans l’ensemble et  son manque d’engagement à la mort lui vaudra quelques sifflets.  3 pinchazos et entière basse.

 Très belle entrée en matière de la main gauche de Daniel Luque face au sobrero de Bañuelos suivie d’une série de derechazos templés qui nous mettent l’eau à la bouche. Hélas, le toro se décompose rapidement et tire aux planches, Luque s’adapte mais l’étincelle s’est éteinte. 1/3 de lame et descabello. Le cinquième manque de fond et s’éteint rapidement, Luque s’applique à aller lui chercher des passes sur les deux cornes sans pouvoir enchaîner, transmettant plus de lassitude que de véritable intérêt. Pas d’engagement  à la mort : 2 pinchazos et entière basse.

 Trop marginal sur la plupart des passes  lors d’une première prestation sans grande résonnance, Thomas Dufau se fait rappeler à l’ordre plusieurs fois par le troisième Jandilla juste de force mais tout à fait maniable .1/3 de lame tendida et trasera et entière concluante.  Le dernier  plus avisé  le désarme dès les premiers capotazos. Juste techniquement mais avec courage, il s’arrimera jusqu’au bout face à ce dangereux adversaire qui le prendra violemment  à deux reprises, avec une cornada à l’aine et rupture de l’adducteur. Pinchazo, entière et 4 descabellos.

 

Reseña : Nadine Regardier, photos Michel Volle

2eme : Pas grand-chose à se mettre sous la dent

 

 Six toros d’Alcurrucen

 -Diego Urdiales (bleu marine et or) : salut – 2 avis et oreille.

 -Paco Ureña (rouge et or) : avis et silence – silence.

 -Emilio de Justo (noir et or) : silence – silence.

 Président : André Roques  Soleil et nuages. Casi lleno de jauge.

 Toros bien présentés mais  à part le premier, manquant de race, compliqués et offrant peu d’options de triomphe aux toreros. 16 rencontres au cheval (dont 5 pour le seul premier qui sera le seul à pousser un peu avec le cinquième sous la première pique)

 

Excessivement  et mal  piqué en 5 rencontres, la première poussée et les deux dernières après les clarines,  qui valent une bronca au picador, le premier Alcurrucen  n’en reste pas moins très exigeant  au dernier tiers, désarmant Diego Urdiales dès les premiers muletazos.  Après un début de faena un peu accroché, ce dernier  parvient  à s’imposer à son adversaire tout en le tenant à une distance respectable. Pinchazo et descabello. Le quatrième anodin sous la pique arrive au dernier tiers sans grande charge et serrant un peu en fin de passe. La faena  est longue à démarrer, les préparatifs s’éternisent, Urdiales trouve finalement le sitio qui lui convient  et va nous régaler en particulier de quelques  enchaînements gauchers d’une  magnifique esthétique et d’une aérienne lenteur à défaut d’être très engagés. La mayonnaise retombe un peu  faute de savoir arrêter  la faena devant un toro de plus en plus distrait qui n’a plus rien à donner, ce qui lui vaudra un premier avis alors qu’il n’a pas encore pris l’épée de mort. Pinchazo et entière tombée efficace.

 

Paco Ureña sera impuissant à corriger les défauts d’un second Jandilla compliqué, réticent à charger la muleta et qui lève la tête en fin de passe. Mise en suerte laborieuse à la mort. 2 pinchazos, ¾ tombée et 2 descabellos. Faena de monopasses  égrenées  dans la plus grande platitude face au cinquième de peu d’allant mais maniable et bajonazo final.

 

Faena plutôt laborieuse et pas vraiment convaincante de Emilio de Justo devant le troisième Jandilla qui à sa décharge  n’a  pas grand-chose à lui offrir. Entière tendida et descabello. Il n’aura guère plus de chance avec le dernier, un toro laboureur qui se décompose rapidement. Entière tombée.

 

Reseña : Nadine Regardier, photos Michel Volle

Alegria au Plumaçon.

 

 Six toros d’Adolfo Martin

-Antonio Ferrera (rouge et or) : silence – oreille – avis et oreille  - silence – silence – 2 oreilles.

 Sobresalientes : Miguel Angel Sanchez  et Alvaro de la Calle.

 Président : M.Lalanne. Soleil.  Llenazo de jauge.

 Ferrera appelé à saluer à l’issue du paseo, a invité toutes ses cuadrillas (au total 18 personnes) à venir  saluer avec lui. Il refera la même chose à la fin de la course en y associant A. Bonijol, responsable de la cuadra de caballos.

 Salut des banderilleros  Sanchez et Sangino au second, ovation au picador JM Gonzalez au 5ème.  Le premier Adolfo a été changé par un sobrero du même fer pour invalidité après les piques.

 Lot de toros très bien présenté et homogène mais manquant de force, de mobilité et souvent de piquant dans la muleta. Malgré une mise en scène réglée pour les mettre en valeur au premier tiers, en laissant le piquero seul en piste tandis que le toro était placé à l’autre extrémité du ruedo, les Adolfo  sont venus assez mollement au cheval et surtout aucun n’a vraiment  poussé dans le peto. Malgré ce, Antonio Ferrera, en bon professionnel du toro et en excellent animateur de spectacle, a réussi à donner joie et contentement au public par une multitude de détails (et pas toujours devant les toros)  alors que cette tarde aurait pu sombrer rapidement dans l’ennui. Il a eu l’habilité en particulier de faire terminer ce solo en apothéose en  endossant avec succès  face au sixième les rôles de picador, de co-banderillero et bien sûr de matador.

 

Pourtant ça ne  commence pas trop bien. Le premier Adolfo, invalide, est changé après la pique et le sobrero, juste de force, andarin et distraido ne  semble pas l’inspirer. Préférant  préserver ses cartouches pour la suite, il écourte. 2 pinchazos, metisaca et entière basse.

 Le second est soso  et faible mais se laisse faire. Il lui sert une faena  professionnelle adaptée à sa condition  et très bien ficelée qui a tout de même du mal à transmettre vue la fadeur de l’adversaire. Entière concluante et première oreille.

 Le troisième transmet davantage même s’il baissera de ton en fin de faena et lui permet  de construire cette fois une faena  ambidextre  enchaînée avec un rythme soutenu  sur les deux cornes en alliant maîtrise et esthétique et en  concluant sur un recibir maison suivi d’un descabello décisif. Forte pétition pour une  seconde oreille et bronca à la présidence. Moment aussi surprenant qu’émouvant, lors de sa vuelta al ruedo, il sautera  depuis la piste dans les gradins en prenant appui sur les planches avec l’agilité d’un félin pour aller embrasser  les  handicapés regroupés sur une petite plateforme.

 Le quatrième flojo de patas charge court et se retourne vite. Le maestro  s’attache petit à petit  à corriger  en partie ses défauts et à allonger un peu sa charge  mais n’en fait pas pour autant un grand toro.   Pinchazo, atravesada et deux descabellos.

 Il abrège devant le cinquième très vite arrêté qui pourtant avait montré un peu plus de tempérament lors d’un premier tiers qui a valu une ovation au piquero  J.M Gonzalez.

 Sort enfin le sixième qui fait preuve de plus de mobilité et d’alegria  à sa sortie et dont il canalise avec aisance  la charge au capote. Et le voilà qui prend la place du picador de turno, Gabin Rehabi , pour donner deux bonnes piques qui mettent le public debout et déclenchent la musique, et qui descend ensuite de cheval pour faire un quite avec la botte métallique de piquero ce  qui achève de mettre les gradins en ébullition. Mais ce n’est pas fini car il va ensuite partager le tercio de banderillas avec  F. Sanchez et J.Chacon, se plaçant ainsi sur le même niveau que ses banderilleros, un beau geste de torero. Après avoir brindé  a A. Lartigue, son ancien apoderado, il s’approchera de la musique pour leur demander de jouer pendant sa faena afin de  remercier le public d’être là et de le soutenir, ce qui n’a pas été tout à fait du goût du président dont cela reste la prérogative, mais bon ça faisait partie du spectacle….Avec la muleta, après un début prometteur, Ferrera a du composer  avec cet Adolfo qui a rapidement baissé de ton et il a eu un peu de mal à maintenir l’intensité initiale de sa prestation. Il tente de remettre un peu le feu  en  allant se placer à une trentaine de mètres pour la mise à mort sui generis, marchant sur quelques mètres avant de citer le toro pour un recibir qui se soldera par un trois quart de lame efficace mais mal placé. Une oreille pour la faena, le seconde pour tout le reste.

 Reseña : Nadine Regardier, photos Michel Volle

Oreille pour F. Castellani

 

Pour la novillada non piquée de la matinée, devant un public nombreux et familial, Tristan Barroso, ancien pensionnaire de l’école taurine d’Adour Aficion, de l’école taurine de Badajoz actuellement, laissa la meilleure impression de la matinée face au novillo le moins intéressant.

 

Quatre erales de La Espera, Casanueva, Alma Serena et Camino de Santiago
-Jean Baptiste Lucq (framboise et azabache) : vuelta après avis
-Fabien Castellani (rouge et or) : Oreille
-Lenny Martin (bleu ciel et or) : silence
-Tristan Barroso (blanc et or) : vuelta après deux avis

 

Jean Baptiste Lucq resta discret face à l’exemplaire exigeant de La Espera. Fabien Castellani ne profita que rarement des qualités de l’exemplaire de Casanueva. Lenny Martin laissa une prestation brouillonne face au bicho d’Alma Serena tandis que Tristan Barroso dut s’inventer une faena face au Camino de Santiago.

 

Vuelta a los toros pour toreria

Après la joie, le bonheur !

 

 Six toros de Pedraza de Yeltes

 -D.Lopez Chavez (violet et or) : silence – avis et vuelta

 -A.Lamelas (mauve et or) : avis et oreille –avis et oreille

 -N.Gomez del Pilar (rouge et or) : silence – avis et silence.

 Vuelta al ruedo des  2ème et 5ème toros.  Sortie a hombros de Alberto Lamelas et du mayoral de Pedraza.  Ovations aux piqueros A. Prieto et D.Prados  qui ont piqué les 2ème et 5ème et  à  M.Sangüesa  au 3ème.  Salut des banderilleros R.Gonzalez et P.J.Cebadera au 3ème.

 

Grand lot de toros de Pedraza, très bien présentés, solides, braves, nobles et encastés pour quatre d’entre eux,  en dessous le dernier et manso le premier.  Si les deux  de Lamelas ont été récompensés d’une vuelta al ruedo, les 3ème et 4ème, très intéressants également ont  reçu des applaudissements fournis à l’arrastre. 15 rencontres au cheval. Une vraie tarde de toros qui a inondé les aficionados de bonheur, un bonheur d’autant plus grand que devant eux les trois matadors, avec plus ou moins de chance au sorteo, ont donné tout ce qu’ils pouvaient avec beaucoup de sincérité et de générosité pour se mettre à la hauteur de ces adversaires exigeants.

 

Le premier Pedraza qui prend deux piques en s’employant très moyennement sur une corne, se refugie très rapidement aux planches vers le toril au dernier tiers.  Lopez Chavez n’a d’autre option que d’aller dans le terrain de cet adversaire violent et querencioso  pour lui extorquer quelques muletazos  isolés valeureux. ¾ tombée.  Le quatrième  s’élance à deux reprises de loin sur la cavalerie mais sort facilement de la seconde rencontre. Lopez Chavez l’amène avec autorité des planches au centre pour lui servir une très belle série de derechazos à l’issue de laquelle il se fera prendre sur le pecho de façon spectaculaire mais sans dommages. La suite de la faena est un modèle d’entrega et de dominio face à un toro très exigeant, un dominio qu’il n’obtient pas par  la bagarre ou la méthode « rentre dedans » mais par la connaissance qu’il a de la lidia, le respect qu’il a de son adversaire et la complicité qu’il semble établir avec lui  C’est ainsi qu’il le cite de loin en s’exposant et en lui permettant  d’exprimer  sa noblesse et sa caste sur des enchaînements droitiers superbes. L’affaire semble un peu plus compliquée quand il prend la main gauche et c’est avec une douceur surprenante dans le geste qu’il va donner confiance au Pedraza  pour l’amener à se livrer dans sa muleta sur cette corne. Toro et torero semblent donner tout ce qu’ils peuvent pour notre plus grand bonheur. Malheureusement l’échec à la mort va priver Lopez Chavez d’oreilles amplement mérités par ailleurs. Par contre il recevra une ovation majuscule lors de sa vuelta al ruedo  de la part d’un public encore sous l’émotion de sa prestation.

 

Alberto Lamelas  reçoit le second Pedraza par une larga afarolada a Porta Gayola. Ce toro va prendre avec classe deux belles piques en s’élançant de loin et en mettant les reins pour pousser. Quite alternés de Gomez del Pilar et de Lamelas qui muleta en main saura mettre en valeur, lui aussi avec beaucoup d’entrega  et de générosité, la grande caste et la noblesse du Pedraza  sur les deux cornes sans que sa faena n’atteigne toutefois l’intensité de celle de Chavez. L’épée très engagée et concluante lui permet de couper une oreille méritée.  Vuelta au toro. Chanceux, il hérite du deuxième meilleur toro de la tarde, un spécimen aux armures impressionnantes dignes de l’arène de Céret, qu’il reçoit à nouveau à Porta Gayola. Superbe tercio de piques, le Pedraza  charge de loin et avec  fougue à trois reprises la cavalerie en mettant les reins  sous des  puyas  bien placées et bien dosées.  Sur les premiers derechazos, Lamelas a un peu de mal à contenir dans sa muleta la charge encastée de son adversaire et  se fait désarmer à l’issue de la  première série de naturelles. Mais il va s’arrimer  et donner tout ce qu’il peut pour ne pas se laisser manger  par  cet adversaire très exigeant lors d’une faena très méritante et qui ira a mas mais qui n’aura peut-être pas épuisé toutes les possibilités qu’offrait ce grand Pedraza. Entière engage concluante, oreille et vuelta au toro.

 

Le 3ème affiche une certaine violence dans le capote de Gomez del Pilar et prend trois bonnes piques en chargeant de loin. Gomez del Pilar entame sa faena à genou mais le bicho l’oblige vite à se relever pour pouvoir imposer  sa muleta à ce Pedraza lui  aussi très exigeant  qui charge le leurre avec poder. Il y réussit dans un premier temps sur le piton droit  mais subit plus qu’il ne domine la charge moins claire du toro sur la corne gauche. Il reprendra la main toutefois et terminera sa faena  sur une superbe série de longs derechazos templés . Malheureusement il échoue à la mort après avoir tenté un recibir Entière basse et 3 descabellos. Il reçoit joliment au capote le dernier qui prend 3 piques sans beaucoup s’employer. Ce toro bien que sérieux, n’a pas la classe  des précédents. Noé lui sert toutefois une faena  volontaire et sincère bien qu’un peu inégale et  qui a du mal à transmettre sur les gradins. ¾ de lame et descabello.

 

Observation : Les banderilleros de Lamelas  auraient largement mérité de saluer pour leur engagement lors de la pose des banderillas à l’impressionnant cinquième Pedraza mais visiblement le maestro était déjà concentré sur sa faena et les a oubliés.

 

 Reseña : Nadine Regardier, photos Michel Volle


Feria de La Madeleine 2019 Mont De Marsan

Un lot décevant de Victorino Martin pour la clôture

 

 Six toros de Victorino Martin

-Octavio Chacon (sable montois et or) : silence – avis et vuelta

-Javier Cortes (bleu roi et or) : silence – silence

-Juan Leal (bleu ciel et or) : salut – silence

Président : Mr Grué. Casi lleno. Temps chaud et moite.

Présentation hétérogène pour ce lot de toros dont deux (1er et 6ème) ont soulevé des protestations véhémentes sur les gradins  pour leur tamaño minuscule, tandis que le second et surtout  3ème étaient applaudis pour leurs armures veletas et en pointe. Ces toros, tous un peu justes de force, n’ont rien offert de notable au premier tiers, le meilleur à la muleta fut le noble 4ème, le second était exigeant t le cinquième avisé, les autres sans grande transmission. Le dernier a été changé pour problème moteur avant la pique. La déception du public a été à la hauteur de l’espoir que cette corrida de clôture permettrait de relever le niveau plus que médiocre de cette Madeleine. La tarde s’est terminée dans un chahut monumental scandé par des « merci Marie » et « remboursez !!» Les meilleurs moments de l’après-midi  nous auront été finalement offerts par la banda des Faïences qui ont mis l’ambiance en  jouant entre chaque toro.

Ca commence mal avec la sortie du premier,  un toro « avacado », pas plus épais qu’une limande, qui  déclenche le courroux sur les gradins. Devant ce Victorino anodin au cheval et  qui fléchit dès les premiers muletazo, Chacon va réaliser une faenita prudente et sans grand relief toute à droite, ne jugeant pas bon de revenir sur le piton gauche après avoir reçu un avertissement. Pinchazo et entière. Il s’affirmera davantage devant le quatrième juste de force, mou sous la pique mais qui met bien la entre chaque passe, tête dans la muleta dont il saura exploiter la noblesse en le toréant avec une certaine douceur sur les deux pitons avant de gâcher sa prestation par un  vilain bajonazo.

Le moment d’émotion de l’après midi nous a été offert par Javier Cortés qui, s’étant embronché au capote devant le veleto second, s’est fait tout seul un quite providentiel au moment où le toro se préparait à le cueillir sur le sable.  Volontaire et engagé devant ce Victorino exigeant, qui réfléchit et serre dans les passes, Cortés va perdre comme souvent  le bénéfice de son travail avec l’épée. 4 pinchazos, quart de lame basse, 2 descabellos. Le cinquième qui a  renversé et pris le banderillero José Prestel contre les planches, arrive au dernier  très avisé avec des retours brusques sur le torero, l’obligeant à reculer  sans pouvoir enchaîner les passes. Deux demi-lames sans engagement.

Soir de feria tristounet avec la novillada

 

 Six novillos d’Ave Maria, nobles et maniables 4ème et 5ème, manquant de race les autres.

-Tibo Garcia (aubergine et or) : avis et  silence

-El Galo (rose dragée et plata) : avis et silence

-El Rafi (crème et or) : oreille 

-Kike (vert et or) : avis et oreille

-Juan Molas (noir et blanc) : salut

-Yon Lamothe (vert olive et or) : silence 

 

Pas grand-chose à se mettre sous la dent en ce samedi soir de feria, que ce soit du côté des novillos ou des novilleros. Tibo Garcia réalise un bon début de faena mais se fait vite déborder par le premier novillo à la charge brusque qu’il aura du mal à tuer. (3 pinchazos et 7 descabellos).  El Galo veut trop en faire et le fait mal, faena agitée et brouillonne devant le manso second qu’il tue lamentablement  (2 pinchazos, bajonazo et 6 descabellos).  El Rafi montre de bonnes dispositions avec le capote et sur les deux premières séries de derechazos de sa faena, la suite est moins maîtrisée, surtout sur le piton gauche, face à un adversaire qui raccourcit sa charge. L’estocade est bonne, justifiant peut-être l’oreille. El Kike a hérité du novillo le plus noble et qui a duré le plus. Les qualités du garçon n’ont pas sauté aux yeux. Désarmé au premier capotazo et accroché ensuite, appliqué mais marginal et sans style avec la muleta, il a su toutefois mener sa faena à bout en exploitant la noblesse du novillo et a réussi à couper une oreille après une entière basse.  Juan Molas a laissé voir quelques détails stylés dans une faena électrique et peu dominatrice devant le noble cinquième qu’il tue sans s’engager (pinchazo et trois quart delantera).  Du dernier novillo tardo et qui charge court, il n’y a pas grand-chose à tirer et d’ailleurs Yon Lamothe n’en tire rien. Nouvelle mise à mort désastreuse (2 pinchazos et 4 descabellos).

4eme de Feria : Déplorable spectacle

 

 Six toros de Nuñez del Cuvillo

-Paco Ureña  (cannelle et or) : silence – silence

-Emilio de Justo (rouge et or) : silence – salut

-Ginés Marin (vert sapin et or) : oreille – salut

Président : Mr Grué. Temps lourd. Casi lleno.

Le second toro protesté pour sa corne droite très endommagée a été changé par un sobrero du même fer avant la pique.

Lot de toros hétérogènes et globalement modestes de présentation, faibles, sans race et vite arrêtés à part le cinquième qui a conservé du moteur jusqu’au bout. Une de ces tardes à vous ôter l’aficion pour le restant de vos jours…

Faena marginale et sans relief d’un Paco Ureña  visiblement  peu motivé par un premier adversaire sans race ni transmission qu’il tue d’une entière basse. Pas davantage inspiré par le quatrième qui ne vaut pas mieux, il réalisera quelques bonnes passes isolées dans un ensemble décousu et peu convaincant  avant de très mal tuer. Pinchazo, metisaca basse et ¾ basse.

Emilio de Justo insistera plus qu’il ne faut et sans résultat devant le second vite arrêté qui se réfugie aux tablas et  qu’il doit empêcher de se coucher pour pouvoir l’estoquer ! Demie basse et deux descabellos. Le cinquième a plus de moteur et de caractère, Emilio de Justo va s’imposer rapidement en pesant dans les passes et en adoucissant la charge violente de son adversaire  lors d’enchaînements  conduits sur les deux pitons avec un rythme soutenu. Malheureusement la bonne impression laissée par cette faena va se déliter au moment de la mort. Après un pinchazo sans lâcher l’épée, De Justo loge un trois quart de lame non concluant. Le toro qui s’est fracturé une patte  n’en finit pas de boitiller rendant le descabello compliqué et l’extremeño devra se contenter de saluer.

Début de faena classique de Ginés Marin devant le troisième Nuñez qui s’arrête rapidement, l’obligeant à terminer dans un registre encimista parsemé de quelques gestes racoleurs qui portent sur le public qui lui  obtiendra une oreille après une lame trasera concluante. Il aligne des passes  à la marge sans grand intérêt devant le dernier toro qui s’affale à tout bout de champ mais le tue d’une entière foudroyante.

Mont de Marsan. 3eme de Feria

 

 Tarde entretenue

 

Six toros de Fuente Ymbro

-Miguel Angel Perera (vert bouteille et or) : avis et oreille – avis et silence

-Alberto Lopez Simon (noir et or) : 2 oreilles – oreille

-Pablo Aguado (bordeaux et or) : salut – silence

Casi lleno. Soleil. Président : Mr Grué. Sortie a hombros de Lopez Simon et vuelta du second toro Pijotero, N°128.

 

Toros bien présentés,  s’employant sous le fer les trois premiers mais principalement lors des  premières rencontres et affichant des comportements différents à la muleta, le meilleur de la tarde étant le second noblissime qui fut honoré d’un vuelta posthume. Avisés le premier et le manso cinquième, manquant de fond et s’arrêtant vite les trois autres .

 

Miguel Angel Perera hérite d’u premier Fuente Ymbro violent et imprévisible qui derrote méchamment dans la passe. Après avoir été désarmé et avoir pris un coup visiblement très douloureux au coude gauche, le maestro revient et se met dans les cornes en faisant preuve de beaucoup d’aguante et de pundonor, pour s’imposer sur trois séries de derechazos « cojonudas » avant de porter une estocade concluante. Faena volontaire mais un peu laborieuse devant le quatrième faible, sans grande race et qui proteste dans la muleta,  dont il ne parviendra pas à corriger la charge désordonnée. Tiers de lame et vilain bajonazo.

 

Le second Fuente Ymbro charge avec force la cavalerie à deux reprises mais s’endort un peu dans le peto sous une seconde pique légère. Ce toro devant lequel Aguado  réalise un magnifique quite par véroniques au ralenti, va s’avérer d’une grande noblesse au dernier tiers. Lopez Simon va signer dans un terrain réduit au centre du ruedo une faena importante, vibrante et inspirée face à cet adversaire qui charge avec beaucoup de classe et de fixité en venant de loin et en buvant la muleta lors de longues séries templées sur les deux cornes. ¾ concluante. Ce sera une toute autre paire de manches avec le manso et violent cinquième qui va s’aviser de plus en plus tout au long de la faena après lui avoir infligé une voltereta et l’avoir piétiné au sol. Lopez Simon ne veut pas s’avouer vaincu et c’est en bras de chemise qu’il revient  pour lui extorquer encore quelques passes valeureuses. Entière habile.

 

Pablo Aguado était très attendu au Plumaçon, malheureusement les deux Fuente Ymbro dont il a hérité ne lui ont guère laissé d’option de triomphe. Devant le troisième soso et distrait, il débute très joliment avec la muleta  en soignant l’attitude et en privilégiant la lenteur du geste mais sa faena s’étiole au fur et à mesure que le toro s’éteint. Aucun engagement à la mort. Le toro tombe après trois pinchazos et une très vilaine metisaca basse au 2ème essai. Le 6 ème qui va fêter ses 6 ans dans quelques jours, annonce dès sa sortie en piste ses mauvaises intentions. Mal et copieusement piqué, il va se réserver très vite en se défendant dans la muleta, ne permettant guère au maestro de s’exprimer si ce n’est sur quelques passes isolées. Entière plus sincère cette  fois et deux descabellos.

Mont de Marsan. 2eme de Feria

 

 Beaucoup d’ennui….

Six toros de Luis Algarra

-Sébastien Castella (noir et or) : avis et oreille – salut

-Cayetano (marron et or) : silence – bronca

-Alvaro Lorenzo (cannelle et or) : silence- oreille.

Président : Mr Grué. Lleno. Soleil.  Salut de Raphaël Viotti au premier.

 

Bien présentés dans l’ensemble, les Luis Algarra faibles, insipides et sans transmission, n’étaient guère propices aux triomphes. On aimerait toutefois que les toreros cessent de se moquer de nous en prenant des poses devant des toros qui n’avancent plus ou en pliant armes et bagages dès qu’ils font mine de bouger un bout de corne. Il a fallu attendre le sixième pour voir un toro digne de ce nom, qui a pris bravement deux vraies piques et qui a chargé avec alegria dans la muleta d’Alvaro Lorenzo.

Castella  a été récompensé d’une oreille pour la jolie démonstration de toreo de salon exécutée devant  le premier Algarra, faiblard malgré deux piques homéopathiques et d’une docilité imbécile, qu’il tue d’un bajonazo.  Il ne trouvera pas matière à inspiration devant le quatrième vite arrêté et moins docile qu’il occit cette fois d’une meilleure estocade après quelques brèves  tentatives peu convaincantes sur les deux bords.

Cayetano prend des poses pas toujours opportunes et   en évitant de se salir le costume devant le second Algarra qui a la charge et le piquant d’une limace. Entière contraire. Inédit devant le cinquième qui charge court et crochette un  peu dans la passe  dont il se débarrasse rapidement  après quelques coups de torchon  sous les sifflets. Deux demi-lames  et entière contraire.

Pas davantage d’émotion avec le troisième de la tarde, un toro faible et sans aucune transmission, devant lequel  Alvaro Lorenzo réalise une faena marginale, sans rythme et languissante, conclue d’un desplante mains nues dans les cornes qui n’a donné le frisson à personne. Aucun engagement à la mort. 2 pinchazos et entière caidita. Le sixième Algarra a permis de relever un peu le niveau désastreux de cette tarde. Après avoir montré une certaine bravoure lors du seul vrai tercio de varas de l’après midi, il arrive au dernier tiers avec une charge franche et allègre que Lorenzo  saura canaliser lors de quelques bonnes séries droitières notamment, bien qu’à certains moments ce soit le toro qui ait imposé son tempo. Entière trasera concluante.

 

Reseñas y fotos (N. Regardier-Michel Volle)


Solalito coupe une oreille et remporte le prix du meilleur novillero

 

Pour la novillada non piquée, les ganaderias du sud ouest étaient à l’honneur cette année encore. Avec toujours un jeune public qui garnissait les arènes à moitié et un beau soleil qui accompagna cette matinée.

C’est la ganaderia des Frères Bats d’Alma Serena qui fut primée par le jury ce qui créa une division d’opinion lors de la remise des prix. Le novillo de Malabat semblait pourtant tenir la corde pour être sur la plus haute marche du podium.

-Christian Parejo (bleu marine et or) : salut
-Borja Escudero (blanc et or gris) : salut
-Manuel Perera (rouge et or) : deux avis et silence
-Solalito (bleu ciel et or) : une oreille

 

Christian Parejo affronta d’abord un eral de La Espera qu’il reçut avec élégance avant de se faire surprendre en même temps que le passage des rafales de base aérienne. Le novillo fut encasté et mit souvent le jeune novillero en difficulté, le prenant à plusieurs reprises. Parejo resta néanmoins en face sans reculer la jambe.

Borja Escudero vit sortir en piste un splendide colorado de la ganaderia de Casanueva qui manqua malheureusement de force malgré un fond de noblesse. Escudero toréa avec douceur mais fut irrégulier avant d’échouer avec les armes.

Manuel Perera débuta bien sa faena face à un imposant mais mal armé novillo d’Alma Serena qui fut noble mais sans classe. Après un début alluré, il ne s’imposa pas et allongea sa faena avant de pincher à plusieurs reprises.

Solalito fut le triomphateur de la matinée face à un bon adversaire de Malabat, bien armé mais manquant de poids et de trapio. Le bicho fut noble mais manqua un peu de piquant dans ses charges. Solal le toréa avec douceur, liant de belles séries en allant a mas. Après un bon final par luquesinas et Manoletinas, il conclut d’une lame efficace en deux temps. (Vuelta a los toros)


Mont de Marsan. 1ere de Feria

 

 Un encierro de la Quinta décevant

 

Six toros de La Quinta.

-Daniel Luque (marron et or) : silence – avis et oreille

-Emilio de Justo (vert et or) : salut – avis et salut

-Thomas Dufau (bleu marine et or) : avis et silence – silence

9/10ème d’arène. Soleil. Président : Mr Grué

 

Si les toros étaient bien présentés, ils ont déçu par leur comportement. S’employant moyennement à la pique (13), ils ont manqué de force et de transmission dans l’ensemble sauf le dernier inexploité par Thomas Dufau.

Devant le premier la Quinta, le plus compliqué du lot, Daniel  Luque n’a pas forcé son talent et la messe a été vite dite. Entière efficace. Le quatrième, un toro noble qui s’éteindra  au final, va lui permettre de s’exprimer davantage. On retiendra  la série de véroniques relâchées et dessinées au ralenti avec lesquelles il a reçu le toro et une faena de muleta très artistique, conduite main basse avec beaucoup de temple et de douceur sur les deux cornes. ¾ de lame et descabello. A son avantage avec le capote devant le noble second qui va s’éteindre rapidement, De Justo fait le job sans s’éterniser avec la muleta et tue vilainement d’un bajonazo après pinchazo.  Il s’efforcera de pallier au manque de moteur et de transmission du cinquième en forçant la note et en allongeant  plus qu’il ne fallait une faena sans grande consistance. Pinchazo et entière concluante.

Thomas Dufau était dans un mauvais jour. On apprendra ultérieurement qu’il souffrait  d’une intoxication alimentaire et qu’il a été conduit pour des examens à l’hôpital de Mont de Marsan après avoir eu un malaise à l’infirmerie des arènes. Il a torée entièrement sur le passage le troisième la Quinta, un toro sans grand intérêt il est vrai, sans pouvoir donner la moindre intensité à sa faena. Demi-trasera basse, tiers de lame et 4 descabellos.  Il a été débordé et sans recours devant le sixième le plus encasté du lot. Pinchazo, demie trasera et descabello.

Salut des banderilleros Manolo de los Reyes (3ème), Raul Caricol (4ème) et Morenito de Arles (5ème)

 

Reseñas y fotos (N. Regardier-Michel Volle)